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Diarrhées en postsevrage
Actu
SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Nathalie Devos
Les indications, la dose, la durée et le risque environnemental devraient être mieux étudiés avant l’octroi d’une AMM à un prémélange médicamenteux d’oxyde de zinc.
Finalement, il revient au ministère de l’Agriculture de choisir entre le risque d’émergence de résistances à la colistine ou le risque environnemental. Car l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) n’a pas tranché entre ces deux dangers de nature fort différente.
En mars 2012, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) avait saisi l’Anses sur l’emploi de l’oxyde de zinc, comme alternative aux antibiotiques, pour prévenir et traiter les diarrhées des porcelets en postsevrage. C’était la mesure n° 19 du plan écoAntibio 2017. L’Anses vient de rendre son avis1.
Selon l’agence, « l’efficacité de l’oxyde de zinc en prévention des diarrhées est démontrée à 3 100 ppm sur 14 jours ». Mais ce temps ne peut être validé comme la durée optimale de traitement, car aucun essai n’a concerné des périodes comprises entre 7 et 14 jours. Une dose inférieure (2 500 ppm) pourrait se révéler suffisante, selon la littérature. Il est donc impossible de déterminer les doses et les durées de traitement les mieux adaptées et les plus faibles pour limiter l’impact environnemental.
En outre, l’efficacité d’un prémélange d’oxyde de zinc n’est pas démontrée, ni sur des formes graves ou hémorragiques de diarrhées colibacillaires, ni contre la maladie de l’œdème. Un recours aux antibiotiques restera donc nécessaire en curatif.
Par ailleurs, les études d’efficacité de l’oxyde de zinc n’incluent pas de comparaison avec les médicaments autorisés, qu’il s’agisse d’antidiarrhéiques à base de kaolin (Aluminal®, Kaopectate®) ou d’anti-infectieux (colistine).
L’évaluation de l’impact environnemental lié à l’emploi d’oxyde de zinc à raison de 3 100 ppm pendant 14 jours en postsevrage conclut, elle, à un risque toxique pour les différents compartiments : sédiments, milieux aquatique et terrestre (sols).
L’avis souligne en outre que la possibilité d’une résistance bactérienne au zinc n’est pas exclue, ainsi que des résistances croisées ou la cosélection de résistances avec d’autres antibiotiques.
1 Avis du 15/2/2013 disponible en intégralité à l’adresse : www.anses.fr/sites/default/files/documents/ALAN2012sa0067Ra.pdf
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