L’exercice en clinique spécialisée - La Semaine Vétérinaire n° 1533 du 29/03/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1533 du 29/03/2013

Dossier

Auteur(s) : Agnès Faessel

Objectif de toujours, évolution pratique ou concours de circonstances, l’exercice en structure monodisciplinaire est la solution adoptée par quelques vétérinaires, peu nombreux, pour assouvir leur passion sur un mode exclusif. Dans ce choix de pratique, le premier client est le confrère référent.

Aujourd’hui, qui s’adresserait à son généraliste pour un mal de dents ou la vue qui baisse ? C’est au contraire pour freiner les consultations spontanées auprès des médecins spécialistes qu’a été établi le « parcours de soins coordonnés » qui oblige le malade de plus de 16 ans à passer par la case “médecin traitant” avant d’être orienté vers une consultation spécialisée. Seule la consultation directe des chirurgiens-dentistes, des ophtalmologues, des gynécologues, des stomatologues, et bien entendu des pédiatres (ainsi que des psychiatres pour les jeunes jusqu’à 25 ans), est autorisée, ouvrant à une prise en charge sans pénalité par les caisses d’assurance maladie.

Il est toutefois commun de pousser la porte d’un dermatologue ou d’un radiologue libéral, installé seul ou associé dans sa clinique spécialisée. Un tel mode d’exercice est beaucoup plus rare chez les vétérinaires. Ceux d’entre eux qui ont fait le choix d’exercer une discipline de manière exclusive sont le plus souvent consultants itinérants ou le font au sein d’un centre de référés, d’un centre hospitalier ou d’une “polyclinique”. Les rapports avec le propriétaire, peut-être moins chaleureux dans ces grosses structures, mais surtout avec le confrère référent – le premier client du vétérinaire spécialisé –, sont différents.

LE CHOIX DE L’INDÉPENDANCE

Au rang des avantages, exercer en structure monodisciplinaire est souvent un choix dicté par la passion (celle de se consacrer totalement à “sa” discipline), mais dans un cadre permettant de conserver son indépendance.

Comparé au consultant itinérant, l’exercice sédentaire permet éventuellement d’élargir son offre de services, grâce à des locaux adaptés et un équipement plus étoffé. L’organisation pratique des consultations est assouplie, avec une réduction des délais de rendez-vous et un meilleur confort dans le suivi des cas.

En revanche, il oblige le propriétaire à se déplacer. Mais à partir du moment où il l’accepte, il s’agit finalement d’un client facile, motivé, reconnaissant du service rendu et alerté sur son coût, qui a généralement été évoqué en amont.

UN MODÈLE ÉCONOMIQUE FRAGILE

Mais au rang des inconvénients se dresse une difficulté de taille : la rentabilité. Bien souvent, l’investissement initial en matériel est lourd. Et les charges, relatives au local, au fonctionnement et parfois au personnel, imposent un niveau d’activité élevé pour générer un bénéfice. Impossible ici de compter sur des actes courants ou sur un autre service médical pour palier un manque de profitabilité. Il faut donc partir d’une clientèle existante, ou multiplier les actions pour se faire connaître.

Si les consultations spécialisées semblent être une attente des propriétaires, qui regrettent même parfois d’être orientés trop tardivement vers la structure ad hoc, référer ses cas n’apparaît pas aussi habituel en France que dans d’autres pays, anglo-saxons notamment, où les assurances animalières se sont également démocratisées. Sur ce point, la structure spécialisée monodisciplinaire dispose d’un atout majeur : l’absence de crainte de capter le client pour d’autres actes. Et le praticien, souvent seul, installe plus facilement une relation de confiance et de proximité avec ses référents. Mais pour lui aussi, la pratique en référé se heurte aux limites de la spécialisation vétérinaire hexagonale, marquée par son manque de transparence et de lisibilité.

La reconnaissance de compétences spécifiques, au travers du titre officiel de vétérinaire spécialiste, est en effet l’aboutissement d’un parcours long et difficile. La voie est parfois encore en friche, voire fermée, faute de reconnaissance de la discipline en tant que spécialité, d’équivalence de diplôme ou d’opportunité de formation.

Être spécialiste au sens strict n’est pas obligatoire pour exercer en référé : d’aucuns pensent que c’est un bien, d’autres que cela brouille les cartes. Dans tous les cas, la communication des spécialistes ou apparentés est ensuite très encadrée. Car si l’exercice exclusif d’une discipline peut être mentionné, la qualification de la structure comme cabinet dentaire vétérinaire ou clinique d’ophtalmologie vétérinaire, par exemple, n’est pas autorisée. Dans les domaines concurrencés par l’intervention de professionnels non vétérinaires (comportementalistes, ostéopathes, etc.), l’absence de lisibilité est encore accrue et peut nuire au développement de l’activité.

CHAQUE HISTOIRE EST UNIQUE

Certaines disciplines vétérinaires se plient sans doute mieux que d’autres à l’exercice exclusif en structure monodisciplinaire. L’exclusivité d’espèce (chats, nouveaux animaux de compagnie) apparaît davantage comme l’extension du clivage habituel entre pratique canine, équine et rurale. Elle comprend toutes les disciplines médicales et chirurgicales de l’exercice généraliste et fonctionne moins en référé. Le témoignage d’une structure dédiée aux NAC est toutefois associé ici à celui de cinq consœurs ou confrères qui ont choisi l’exercice exclusif en structure monodisciplinaire, voire bidisciplinaire. Leur histoire et leurs projets de développement diffèrent. Mais tous se rejoignent sur l’importance majeure qu’ils accordent à la qualité des liens entretenus avec leurs référents.

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