Une réponse immunitaire fœtale insuffisante pour protéger contre la néosporose - La Semaine Vétérinaire n° 1532 du 22/03/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1532 du 22/03/2013

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Auteur(s) : Karim Adjou

Neospora caninum est un protozoaire Apicomplexa de la famille des Sarcocystidés. Très proche de Toxoplasma gondii, on suppose que son cycle est de type coccidien, avec un carnivore comme hôte définitif. Les nombreuses espèces chez lesquelles Neospora est isolé, et qui constituent vraisemblablement des hôtes intermédiaires, témoignent de sa faible spécificité d’espèce. Un consensus se dégage cependant des différentes études : le mode de transmission congénital, par voie transplacentaire, joue un rôle probablement important dans l’épidémiologie de la néosporose bovine. Il est admis que le développement de signes cliniques est intimement lié au stade de gestation où intervient l’infestation par le parasite.

Immunité fœtale insuffisante

Une étude écossaise1 s’est penchée sur la réponse immunitaire de la vache et du fœtus à la suite d’une épreuve effectuée avec des tachyzoïtes vivants de Neospora caninum, injectés par voie intraveineuse ou sous-cutanée à dix semaines de gestation (à ce stade, il est démontré que le fœtus est capable de produire une réponse immunitaire). Toutes les vaches du groupe infecté par voie intraveineuse perdent leur fœtus, alors que seulement la moitié (trois sur six) des vaches infectées par voie sous-cutanée sont concernées. Les vaches dont le fœtus survit 28 jours après l’épreuve semblent donc développer une réponse immunitaire cellulaire plus soutenue, qui résiste à la transmission verticale de Neospora caninum, à l’opposé des mères dont le fœtus est mort. La voie d’inoculation semble aussi avoir une influence sur le développement des symptômes chez les mères gestantes. À douze semaines de gestation, le fœtus est capable de développer une immunité cellulaire, constituée d’une prolifération de cellules lymphocytaires, mais aussi grâce à la production de cytokines. Il est à même de produire des anticorps (IgG) dirigés contre le parasite dès quatorze semaines de gestation. Néanmoins, cette réponse immunitaire n’est pas suffisante pour empêcher la transmission verticale du parasite et éviter la mort du fœtus.

  • 1 Bartley P.M., and al. : « Maternal and foetal immune responses of cattle following an experimental challenge with Neospora caninum at day 70 of gestation », Vet. Res. 2012 Apr 26;43(1):38. doi: 10.1186/1297-9716-43-38.

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