Rabot de la rigueur

Le rabot de la rigueur est à l’œuvre. En ces temps d’incertitudes stratégiques et financières, l’inquiétude est omniprésente dans nos écoles. Quelle sera la feuille de route pour nos ENV, écartelées aujourd’hui entre le désir justifié de briller dans un cadre mondial et un profond malaise ? La récente réunion du Cneseraav¹ n’a pas servi à les réconforter. La question de l’augmentation à la marge du nombre d’étudiants a été expurgée. Reste aussi la problématique qui consiste à assurer un enseignement plus performant dans les ENV avec 17 % d’étudiants en plus, dans un premier temps à moyens constants, voire légèrement diminués, comme cette année.

Le directeur de VetAgro Sup, notre confrère Stéphane Martinot, a aujourd’hui pour mission un rapport sur la mise en place d’un pôle vétérinaire, impactant les quatre écoles, d’ici à mai prochain. La Direction générale de l’enseignement et de la recherche cite déjà, parmi les objectifs de ce pôle, une augmentation du nombre de confrères formés en France et une « restauration de la qualité de l’enseignement vétérinaire », ce dont on ne peut que se féliciter. Mais selon quelles modalités et à partir de quelles réalités de terrain ? Si une remise à plat et un ordre de marche concerté sont nécessaires, nier la réalité serait périlleux. Perte de la richesse et du pragmatisme de l’enseignement vétérinaire, de ses multiples facettes, de son identité, c’est aussi à cette aune que les coupes budgétaires dans les écoles doivent être examinées, pour ne pas sombrer dans une spirale d’attrition.

• 1 Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche agricole, agro-alimentaire et vétérinaire. Voir en pages 14 et 15 de ce numéro.