Quelles sont les spécificités des grands élevages laitiers intensifs ? - La Semaine Vétérinaire n° 1530 du 08/03/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1530 du 08/03/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Des maladies liées à la ration et à la stabulation

Marie-Anne Arcangioli, maître de conférences en pathologie du bétail à VetAgro Sup, membre de l’équipe “médecine des populations”.

Pour les élevages laitiers intensifs, il convient de se montrer prudent lors de la constitution même du troupeau. Des maladies contagieuses peuvent avoir des conséquences à moyen et long termes sur la reproduction : la diarrhée virale bovine (BVD), la fièvre Q (coxelliose), la néosporose, etc. Il convient aussi de suivre, bien entendu, les maladies réglementées comme la tuberculose, la brucellose ou la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR).

Pour autant, les problèmes majeurs proviennent plutôt de la gestion de la ration et de la stabulation permanente, l’ensemble étant souvent lié. En premier lieu, il y a le risque que l’alimentation ne soit pas suffisamment adaptée à chaque animal : les lots devront donc être homogènes (stades physiologiques et niveau de production), constitués par robot de traite afin de prévenir les troubles métaboliques sans altérer la reproduction des animaux. En second lieu, il est admis que l’alimentation, lorsqu’il s’agit d’intensifier la production de lait, peut conduire à des états limites d’acidose ruminale, avec des conséquences sur la qualité de l’onglon.

De plus, la stabulation permanente en logettes, sur du béton, favorise la boiterie et la contagiosité des affections du pied : les animaux qui souffriront se nourriront insuffisamment et n’exprimeront pas, en conséquence, leurs chaleurs. Pour une prévention et une détection précoces, les protocoles de soins seront donc bien plus systématisés que dans un élevage traditionnel, tant pour la gestion de la reproduction qu’au niveau du dépistage des maladies.

Des bâtiments passoires et sans sol plat

Jacques Capdeville, responsable de projet au service “environnement bâtiment” de l’Institut de l’élevage.

Le problème majeur des grands bâtiments, c’est la ventilation. Aujourd’hui, les “hangars” sont conçus pour permettre le passage des matériels. Pour éviter aux animaux un stress climatique, il faut imaginer des solutions de ventilation naturelles élaborées. Une ventilation dynamique exigerait des puissances considérables ! Impossible aujourd’hui de concevoir de simples toitures à double pente… Il convient d’imaginer un décalage des toitures, des toitures poreuses, des toitures à fentes, ou à plusieurs doubles pentes accolées, comme pour les serres.

Pour faire simple, il s’agit de réaliser une passoire : le bâtiment doit être le plus poreux possible, avec une couverture qui isole de la chaleur, des murs périphériques amovibles l’été et des ventilations au faîtage, tout en protégeant des courants d’air l’hiver.

Autre problème, l’inclinaison des sols ; un sol plan ne l’est jamais parfaitement ! Les vaches peuvent ainsi avoir les pieds dans des flaques d’eau ou d’urine, ce qui entraîne un ramollissement et une mauvaise usure de la corne. Il est nécessaire de concevoir soit des couloirs en V avec une rigole centrale pour récupérer les urines, soit une pente longitudinale sur tout le bâtiment.

Une gestion informatisée de plus en plus sophistiquée

Catherine Journel, vétérinaire, consultante “robot de traite” à La Chèze (Côtes-d’Armor).

L’introduction des robots de traite dans un grand ensemble nécessite de travailler par lots, pour assurer une bonne gouvernance des relations sociales entre les animaux. Impossible de faire cohabiter plus de 100 à 120 vaches dans le même groupe, ce qui correspond à deux stalles de robots de traite. L’intérêt de cet outil très informatisé, c’est la richesse des informations qu’il collecte : sur la production, les déplacements des animaux, la santé de la mamelle, etc. Il permet de repérer les vaches en chaleur, d’identifier celles qui, au sein d’un groupe, nécessitent une attention particulière ou font l’objet de soins spécifiques. La détection d’une mammite, par exemple, permettra d’isoler la vache concernée et de l’envoyer vers un box de déviation avec programmation automatique de la date de remise en circulation de son lait.

Des outils sont même développés aujourd’hui pour mettre les vaches sous monitoring en permanence. Leur lait est analysé automatiquement et régulièrement. Sont dosés la progestérone, pour le fonctionnement des ovaires, ainsi que les taux de Β-hydroxybutyrate pour le métabolisme énergétique et de lactate déshydrogénase pour les mammites et l’urée, pour le volet protéique de la ration. Ces analyseurs se posent en outils d’avenir pour la gestion des grands effectifs, car ils renforcent le niveau d’information que livre déjà le robot de traite.

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