La tuberculose, c’est la vie - La Semaine Vétérinaire n° 1530 du 08/03/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1530 du 08/03/2013

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : JEAN SIMON

Fonctions : (A 57), ALPES-MARITIMES

Notre confrère revient sur le feuilleton sanitaire concernant les cas de tuberculose décelés chez des éléphants captifs.

À propos de tuberculose, et aussi d’éléphantes – un casse-tête médiatique, vétérinaire, financier, archéologique, écologique et affectif –, à propos de tuberculose donc, il me revient un souvenir d’enfance, une histoire longue, douloureuse, une histoire de copains de mon âge disparus, une histoire de copains triés en raison de leur santé, d’un instituteur avec un pneumothorax…

Cette maladie économique importante aura fait vivre, un temps, la profession vétérinaire, avec la prophylaxie, la concurrence fondée sur la mesure dupli de l’intradermoréaction, avec l’inspection des viandes dans les tueries particulières, dans les abattoirs communaux, les saisies totales, les saisies partielles selon le ganglion infecté, etc. C’est la fin des “eaux grasses” nourrissant les porcs…

La tuberculose, c’est le travail du vétérinaire tuberculinant et éliminant les vaches tuberculeuses avant les chats témoins de la maladie, et non point les rares blaireaux, renards, etc., porteurs supposés de germes ! De vétérinaires se gendarmant contre les pseudos écologistes du moment pour une vie naturelle…

Une maladie qui a fait vivre la montagne, avec ses préventoriums et ses sanatoriums, la Savoie et la Suisse, la Côte d’Azur (ou plutôt son arrière-pays) Thorenc, Cimiez, etc., depuis le XVIIe siècle avec le tourisme médical anglais et russe, tant il doit être plus agréable de mourir au soleil ou de guérir…

Une maladie sociétale améliorée par le progrès des conditions générales de la vie, allant de l’allaitement maternel à l’allaitement par le lait de vaches entassées dans des élevages à proximité des villes, ou dans de petites étables (que nous avons connues : un logement pour faire du fumier). C’est tout le XIXe et le romantisme, Chopin et La Dame aux camélias, c’est le BCG ou vaccin bilié de Calmette et Guérin (encore un vétérinaire), et c’est Roseline Bachelot, c’est la pasteurisation, c’est le lait en poudre, c’est le lait concentré et la grande firme.

La tuberculose, c’est la vie, elle accompagne l’homme depuis les momies égyptiennes, tout en évoluant, en s’adaptant depuis Koch 1882, aux divers traitements antituberculeux, aux hommes qui voyagent et à cette souche Beijing qui arrive à Marseille…

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