L’identification via I-cad ne laisse pas les confrères de marbre

S’il s’agissait au départ d’une « bonne idée indispensable », le constat d’une « mauvaise migration » a rapidement suivi. Tel est en tout cas l’avis d’un confrère sur l’évolution de Ficado, le site officiel du fichier national canin, vers I-CAD, désormais seul organisme agréé pour l’identification des carnivores domestiques. Un constat modéré face aux débuts difficiles. D’autres vétérinaires sont plus tranchés, voire carrément fâchés, jusqu’à évoquer une « galère » et qualifier le tout de « catastrophe ».

« La commande des transpondeurs est beaucoup moins facile et plus longue », déplore un praticien, avec « deux fois plus de paperasse », renchérit un autre. « Pourquoi compliquer ce qui était simple, deux commandes au lieu d’une ? », s’interroge un troisième. Le circuit de distribution des inserts est en effet séparé de celui des droits à enregistrer dans le fichier, comme cela a été décidé par l’administration. En outre, le vétérinaire peut commander directement ses puces au laboratoire ou passer par I-CAD (en même temps que la commande de droits à enregistrer) qui la fera suivre au fabricant, conformément au cahier des charges de la délégation.

Du casse-tête…

Après les ratées du démarrage, la notion de casse-tête, dont témoignent les confrères, est liée à plusieurs grippages. Le 3 mars dernier, une consœur témoignait ainsi de ses difficultés sur notre site wk-vet.fr : « Le pire, c’est d’avoir tout bien fait, payé ses 40 puces qui sont arrivées, payé ses droits d’enregistrement, et de voir sur le site ces 40 numéros dans l’onglet “Indisponible”… Cela veut dire qu’on ne peut pas cliquer dessus pour enregistrer les coordonnées du propriétaire et du chien qu’on vient de pucer… Rage, rage, rage… Cela veut dire aussi même pas de document provisoire pour le maître… et un chien pucé qui, s’il se perd, n’est enregistré nulle part. Comme avant, me direz-vous, mais là, pour combien de temps ? »

Ces difficultés techniques ont fait perdre patience à plusieurs confrères, qui trouvent en conséquence que « le site est beaucoup moins ergonomique et fonctionne encore au ralenti », voire ressemble à « une usine à gaz ».

Faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Le rapprochement de deux structures, la Société d’identification électronique vétérinaire (Siev) et la Société centrale canine (SCC), a certainement contribué à complexifier la situation. « En toute franchise, on ne pouvait s’attendre à ce que ce mariage entre la carpe et le lapin donne quelque chose de bon. Les résultats sont là pour le prouver. En effet, associer le SNVEL, une structure à caractère libéral, du moins dans l’esprit de fonctionnement, et la SCC, caricature vivante des excès de la fonction publique, ne pouvait relever que de l’utopie. La preuve en est maintenant faite, mais une fois de plus, au détriment des vétérinaires et, accessoirement, des propriétaires d’animaux », résume un vétonaute.

… à plus de sérénité

Un quart des confrères qui ont voté à notre sondage en ligne ont toutefois une vision plus positive de la situation, qui va du « cela ne change rien » à « un mieux », voire à un « excellent » système. « Je ne dis pas que le site est parfait, mais pour le moment, il me semble posséder les mêmes fonctionnalités que l’ancien, en tout cas pour les parties qui nous intéressaient auparavant. Nous n’enregistrons pas d’identifications actuellement, car nous avons des stocks à écouler avant », témoigne un vétonaute sur notre site.

Les nombreuses remontées des praticiens sur le sujet auront eu le mérite de montrer qu’il s’agit d’un élément essentiel de leur quotidien, et qui ne tolère pas les bugs, face à des clients demandeurs de cet acte vétérinaire et ô combien important de l’identification.

• Voir aussi en page 16 de ce numéro.