Un nouvel équilibre à venir

L’emploi vétérinaire conjugue à la fois un exercice libéral majoritaire, des secteurs beaucoup moins investis comme la rurale et le hors sol, mais aussi des effectifs plus féminins et salariés, avec un fort taux de femmes cadres (28 %). Il bouscule peu à peu l’équilibre de l’offre et de la demande. Le contexte économique peu favorable, les conditions de travail assorties d’horaires atypiques boudés par les plus jeunes, l’évolution de la nouvelle génération vétérinaire vers le salariat, la revalorisation de la profession dans le domaine alimentaire constituent autant de facteurs capables de redessiner, dans les années à venir, ce marché de l’emploi. Des observatoires de l’emploi de la profession par région seraient d’ailleurs fort utiles pour anticiper cette évolution.

Dans le secteur plus global de la santé, l’exercice libéral est en baisse, aussi bien chez les médecins, les pharmaciens, les dentistes que chez les vétérinaires. L’emploi salarié a progressé, entre 2009 et 2011, au profit des contrats à durée indéterminée (44 %, soit dix points de plus qu’entre 1982 et 1984 selon la Dares¹). Toutefois, les vétérinaires trentenaires et quadragénaires continuent d’exercer majoritairement en libéral (respectivement 74 % et 73 % selon l’Annuaire Roy) dans les grandes agglomérations, avec une forte présence en pratique canine (55 % et 65 %).

Enfin, un élément non négligeable devrait changer la donne : le nouvel accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, qui s’inscrit dans le projet de loi transmis ces jours-ci au Conseil d’État, porte sur la qualité et la sécurisation de l’emploi des professions libérales. Si le Parlement l’adopte, il devrait notamment apporter de nouveaux droits aux salariés, mais alourdir les contraintes des employeurs en matière de cotisations sociales et de recours au temps partiel.

• Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail et de l’Emploi.

  Voir aussi le dossier en pages 21 à 26 de ce numéro.