Bayer veut voir plus large avec les génériques « essentiels »

Bayer, le spécialiste allemand des innovations en matière d’antibiothérapie ou d’antiparasitaires, ne veut plus être cantonné à ce rôle d’expert de quelques molécules phares « premium » : l’enrofloxacine et maintenant la pradofloxacine, le praziquantel, l’imidaclopride, le toltrazuril, l’émodepside, ou encore la xylazine, etc. D’autant que beaucoup de ses innovations, telles que le collier antiparasitaire, le spot-on, le pour-on, ou de ses molécules princeps, sont concurrencées entre autres par des génériques.

Au cinquième rang mondial de la santé animale, Bayer ne compte pas aujourd’hui délaisser ce secteur, bien au contraire. Le groupe était d’ailleurs candidat au rachat de l’activité santé animale de Pfizer, avant que ce laboratoire décide de la filialiser en l’introduisant en Bourse sous le nom de Zoetis.

« Généraliste » et « incontournable »

La vision du laboratoire allemand pour les années 2013 à 2016 est claire. En animaux de compagnie, il s’agit d’être « reconnu comme un leader des antiparasitaires externes (APE) ». Mais c’est surtout devenir « un partenaire généraliste incontournable des vétérinaires grâce à une large gamme et à des prix adaptés aux évolutions du marché ». « Cette vision, ce n’est pas un rêve, mais un cap », a souligné le directeur de Bayer France, Edmundo Alacaraz-Tredunlo.

Cette position de « généraliste incontournable » suppose de proposer une large gamme. Pour cela, Bayer compte multiplier les partenariats de distribution. Le contrat avec Norbrook est un point de départ de cette nouvelle stratégie destinée à élargir et à renforcer la gamme des produits princeps Bayer par d’autres médicaments, le plus souvent génériques, ni conçus ni développés par le laboratoire.

Les génériques « essentiels » chez Bayer

Pour bien différencier les médicaments princeps issus de l’innovation et de l’expertise Bayer de ceux distribués par le laboratoire, deux gammes sont créées : une « premium » pour les princeps, même si certains d’entre eux sont déjà génériqués, et la seconde baptisée « les essentiels » pour les produits en distribution.

Le contrat de distribution exclusive signé entre Norbrook et Bayer permet au laboratoire irlandais d’être présent avec ses propres packagings. Le logo Bayer est discret sur les nouveaux packagings français des médicaments Norbrook, jusque-là commercialisés le plus souvent par Axience. En revanche, Bayer ne reprend pas pour le moment la commercialisation des médicaments Norbrook distribués par Merial (Closamectin® per os, etc.), Pfizer/Zoetis (Duotech®, etc.), Vétoquinol (Vermax-D®) etc.

Un spectre large d’antibiotiques et d’AINS

La gamme « essentiels » élargit beaucoup le spectre des produits vendus par Bayer, surtout en rurale (voir encadré). En antibiothérapie, le laboratoire n’est plus restreint à l’enrofloxacine, mais acquiert des antibiotiques injectables de première intention comme l’association d’amoxicilline et d’acide clavulanique, le florfénicol, etc., ainsi que deux autres antibiotiques critiques, la marbofloxacine et le ceftiofur. La gamme ovine d’endectocides déjà distribuée par Bayer (Baymec® à base d’ivermectine et Œstrocur® avec le closantel) s’élargit aux bovins avec Noromectin® et Closamectine®.

Et Bayer devient le seul laboratoire à offrir le choix entre trois anti-inflammatoires non stéroïdiens injectables : le méloxicam, la flunixine et le carprofène.