Une consommation moyenne journalière réduite est positive pour l’environnement - La Semaine Vétérinaire n° 1526 du 08/02/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1526 du 08/02/2013

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PRODUCTIONS ANIMALES/PORCS

Auteur(s) : Lorenza Richard

D’après plusieurs auteurs1, la sélection menée en vue de diminuer la consommation moyenne journalière résiduelle (CMJR) contribuerait à améliorer l’efficacité alimentaire des porcs en croissance, mais détériorerait la qualité des viandes. Ces conclusions sont toutefois nuancées par une étude2 qui met en évidence les bénéfices économiques et environnementaux d’une réduction de la CMJR. Justine Faure, de l’unité Inra-Agrocampus ouest de Saint-Gilles (Ille-et-Vilaine), en a présenté les résultats aux 44es Journées de la recherche porcine.

La CMJR est la différence entre les consommations moyennes journalières observées et prédites d’après l’estimation des besoins d’entretien et de production de l’animal. Une différence positive (CMJR+) est observée chez des animaux dont la consommation est supérieure à leur besoin théorique. Ils sont qualifiés de “dépensiers”. En revanche, chez les porcs dits “économes et efficaces”, la CMJR est négative (CMJR-).

Le taux de muscle des pièces est accru chez les porcs CMJR-

Les objectifs de l’étude, menée sur 117 porcs large white (issus de la sixième génération de sélection divergente pour la CMJR), étaient d’évaluer l’impact de la sélection sur les performances de croissance, les caractéristiques musculaires et la qualité de la viande, ainsi que sur l’excrétion en éléments polluants pour l’environnement (azote : N, phosphore : P et potassium : K).

Les résultats montrent que les porcs des lignées CMJR+ et CMJR- présentent des vitesses de croissance identiques. Toutefois, l’efficacité alimentaire des seconds étant améliorée, il en résulte une réduction du coût alimentaire.

De plus, la faible adiposité des carcasses des porcs CMJR- diminue les pourcentages de bardière, d’épaule et de poitrine, mais augmente celui de la longe, sans modifier celui du jambon. Ainsi, leur taux de muscle des pièces (TMP) est accru, ce qui leur confère une valeur commerciale supérieure.

La qualité technologique de leur viande est moindre

Ces différences s’expliqueraient par une modification de la balance du métabolisme énergétique musculaire chez les animaux CMJR- qui d’un côté diminue les réserves en lipides intramusculaires et augmente le potentiel glycolytique, et de l’autre réduit les activités enzymatiques du métabolisme oxydatif et glycolytique. Ainsi, la qualité technologique de leur viande est moindre (réduction du pH ultime, perte en eau plus importante), de même que les critères de qualité sensorielle (plus faibles intensité et homogénéité de la couleur rouge et du persillé, réduction de la jutosité de la viande, qui est légèrement plus fibreuse et farineuse). Cela confirme les résultats précédents. Toutefois, la dégustation de la viande cuite ne montre pas de différence significative. L’impact sur la qualité de la viande semble ainsi avoir moins d’effet sur les consommateurs que sur les transformateurs. De plus, ces caractéristiques semblent s’être atténuées au cours des générations et elles sont variables entre les lignées. Cela suggère la possibilité de sélectionner les porcs CMJR- dont la qualité de la viande est plus satisfaisante.

Des excrétions en N, P et K réduites

Enfin, les éléments retenus par les animaux CMJR- pour leur croissance étant plus importants que chez les CMJR+, les excrétions en éléments N, P et K sont réduits dans les urines et les fèces (respectivement de 4 %, 2,4 % et 0,9 %, p < 0,001). L’élevage de ces porcs serait ainsi une réelle solution à envisager pour réduire les rejets en éléments toxiques pour l’environnement.

  • 1 Gilbert H., Bidanel J.P., Gruand J. et coll. « Genetic parameters for residual feed intake in growing pigs, with emphasis on genetic relationships with carcass and meat quality traits. » J. Anim. Sci. 2007;85:3182-3188.

    Lefaucheur L., Lebret B., Ecolan P. et coll. « Muscle characteristics and meat quality traits are affected by divergent selection on residual feed intake in pigs. » J. Anim. Sci. 2011;89:996-1010.

  • 2 Réalisée dans le cadre du programme Pig feed financé par l’Agence nationale de la recherche. Voir Faure J., Lebret B., Brossard L. et coll. « Vers une sélection sur la consommation alimentaire résiduelle chez le porc en croissance pour concilier efficacité alimentaire, qualité des viandes et impact environnemental ». 44es JRP.

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