L’imagerie médicale équine riche en évolutions

Les actualités en image­rie médicale étaient au cœur de la journée européenne de l’Association vétérinaire équine française (Avef) à Roissy-en-France (Val-d’Oise), le 26 janvier dernier. Un moment privilégié d’échanges avec des conférenciers fran­çais et internationaux, et avec un intervenant en médecine humaine.

Pour cette 13^e édition, les échan­ges techniques ont été riches et nombreux, mais l’accent a aussi été mis sur la démarche socioprofessionnelle de l’imagerie : le respect de la législation en radiologie équine par exemple, qui revient souvent sur le devant de la scène, car la pratique en équine présente des particularités. À ce titre, nos confrères Catherine Roy et Francis Desbrosse réalisent un travail conséquent depuis plusieurs années pour que ces contraintes restent mesurées par rapport aux réalités de terrain.

Définir sa stratégie

Laurence Lajou (Something Else) et Louis-Marie Desmaizières (praticien à Grenade, Haute-Garonne) ont abordé l’aspect “gestion”, non sans rappeler certains fondamentaux. « Investir, c’est allouer des ressources dans le but de retirer des capitaux futurs, souligne notre consœur. Investir dans un domaine, c’est refuser d’investir dans un autre domaine, donc c’est faire un choix. Il faut se poser la question du retour sur investissement, à partir d’une grille de réflexion et d’analyse, tout en sachant qu’il n’existe pas de recette toute faite. » Les raisons d’investir sont multiples : techniques, stratégiques, économiques, liées à l’efficacité opérationnelle, etc.

Selon Louis-Marie Desmaizières, « en exercice ambulatoire, la radiographie numérique, l’échographie et l’endoscopie appuient votre rôle de vétérinaire équin ». En outre, « l’amélioration de la qualité des clichés permet d’aboutir à un meilleur diagnostic. Ces images sont aussi importantes pour le client, car elles lui seront présentées ». Au niveau stratégique, « la clientèle cherche généralement à éviter un déplacement et fera plutôt venir le vétérinaire. Or il existe aujourd’hui des appareils portables de bonne qualité qui ne nécessitent pas forcément de déplacer le cheval ».

Une décision d’investissement se positionne sur un marché par rapport aux attentes des clients et à ce que les autres vétérinaires peuvent apporter. « La volonté d’investir peut aussi reposer sur des raisons économiques : appareil dont le coût de maintenance est moindre, moins de clichés à refaire, efficacité opérationnelle grâce au numérique, etc. », poursuit Laurence Lajou.

Analyser la rentabilité

Il convient de se poser la question de la rentabilité du matériel jusqu’à présent, puis celle de l’optimisation de la trésorerie allouée. « C’est plus compliqué lorsqu’il s’agit d’un matériel destiné à lancer un nouveau service. Il faut alors évaluer le nombre de clients potentiels, fixer le prix, etc. Il sera sans doute utile de former l’équipe, d’envisager un coût d’entretien, d’affecter des ressources humaines supplémentaires, de communiquer et d’assurer la promotion de ce nouveau service, donc le coût va ainsi bien au-delà du simple matériel. »

Il faudra en outre financer la montée en puissance et identifier à quel moment le point mort sera atteint, avant même de commencer à gagner de l’argent. Si l’on travaille à périmètre égal, il est possible de raisonner en marge sur les coûts variables. Pour un coût plus ambitieux, un business plan se révélera nécessaire.