État des lieux annuel pour la filière cunicole - La Semaine Vétérinaire n° 1525 du 01/02/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1525 du 01/02/2013

Journée nationale à Pacé

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Hervé Piel

Évolutions des maladies sur cinq ans, consommation d’eau et applications thérapeutiques, supplémentation en oméga 3 figuraient parmi les thèmes abordés lors de la journée nationale dédiée aux lapins de chair.

De quoi meurent nos lapins ? », s’est interrogé Rodolphe Mérand (Labovet Conseil) lors de la journée nationale sur l’élevage du lapin de chair, organisée par l’Institut technique de l’aviculture (Itavi) et le Comité lapin interprofessionnel pour la promotion des produits (Clipp)1. Pour répondre, il s’est appuyé sur la fréquence des maladies observée via les laboratoires du réseau Cristal au cours des cinq dernières années.

Ainsi, la myxomatose, peu fréquente habituellement, est en légère reprise en 2011. La rupture de vaccins n’y est probablement pas étrangère. La maladie hémorragique virale (VHD) est en augmentation (hausse des cas d’un facteur 100) depuis 2010. Cette recrudescence se révèle être en rapport avec l’apparition d’un nouveau variant du virus (variant 2010) présent sur le territoire européen. De plus, les vaccins disponibles actuellement protègent peu contre cette nouvelle forme de la maladie.

En revanche, les cas de coccidiose sont en baisse (– 25 % en 2011). Le niveau de vigilance des éleveurs, qui n’hésitent plus à recourir à des campagnes d’analyses coprologiques systématiques et à de nouveaux anticoccidiens, explique cette régression.

La pathologie digestive est, quant à elle, dominée par les entérites à colibacilles. L’entéropathie épizootique du lapin (EEL) et la parésie cæcale se partagent 39 % des cas de maladie digestive en 2011.

Quant à la pathologie respiratoire, elle reste fréquente et liée aux conditions d’ambiance. En outre, la démédication, inscrite ces dernières années dans le plan écoantibio gouvernemental bien suivi par la filière cunicole, a probablement contribué à l’augmentation récente de l’expression des troubles liés aux pasteurelles.

Les lésions cutanées, dues le plus souvent à Staphylococcus aureus, sont en discrète augmentation depuis cinq ans.

Consommation d’eau et pharmacologie

Une autre communication, présentée par notre consœur Bernadette Le Normand, s’est intéressée à la consommation d’eau des lapins en phase de croissance par rapport au nombre de repas, afin d’en dégager les applications pharmacologiques. Le rythme des prises alimentaires et de l’abreuvement est encore mal connu. Une étude indique toutefois que les lapins ingèrent 90 % de l’eau consommée quotidiennement en 10 à 13 heures. Les administrations de produits de traitement via l’eau de boisson devraient prendre en compte ce comportement dypsique. Le schéma thérapeutique doit être compatible avec une administration sur une dizaine d’heures. Or les résumés des caractéristiques du produit (RCP) des médicaments utilisables chez le lapin n’indiquent pas toujours la possibilité d’une administration sur la moitié du nycthémère.

Les conseils de Bernadette Le Normand pour la mise en œuvre d’un traitement consistent en un relevé journalier à heure fixe des valeurs du compteur d’eau, en une administration des médicaments au moment des repas, en une vidange des rampes pour apporter l’eau médicamenteuse dès le début du traitement, en une vidange et un rinçage des rampes dès la fin de la période de consommation pour éviter la stagnation du principe actif pendant les périodes de faible consommation.

Supplémenter en oméga 3

Michel Colin, directeur de Copri, a expliqué pourquoi l’enrichissement de l’aliment des lapins en oméga 3 est doublement intéressant.

Il permet d’abord une amélioration générale des performances. Cette supplémentation est aussi une aide à la démédication. Des effets positifs sont relevés au niveau de la mortalité (maternité et engraissement), de la longévité, de la prolificité, de la croissance (sevrage et engraissement).

Ensuite, la teneur de la viande de lapin en oméga 3 est augmentée significativement par une alimentation enrichie. La couverture des besoins à 45 % serait ainsi apportée au consommateur par 100 g de viande de lapin. Le lapin “oméga 3” se positionne à cet égard en situation intermédiaire entre les poissons et les autres viandes. Mais en l’absence de commercialisation soulignant les avantages d’un tel produit, le surcoût alimentaire est un frein à l’apport d’oméga 3 sous forme de lin extrudé.

Évolution morose de la filière

Un point sur l’économie de la filière a par ailleurs été évoqué par Guillaume Coutelet et Agnès Braine (Itavi).

Les tensions internationales sur les matières premières ont entraîné la flambée des coûts alimentaires, avec des augmentations atteignant 25 à 33 % pendant l’été 2011.

Les progrès techniques réalisés avec une évolution de l’indice de consommation de 4,3 à 3,4 ces vingt dernières années et la progression du nombre de lapereaux par lapine de 42 à 52 par an n’ont pas suffi à compenser cette évolution.

1 La journée nationale s’est tenue le 27 novembre 2012 à Pacé (Ille-et-Vilaine).

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