Un shih tzu et du sang à Joshua Tree

7 Psychopathes met en scène Marty (Colin Farrell), un scénariste bloqué sur un script dont il n’a que le titre (le même que le film), mais dont les mésaventures vont infléchir la fiction, à moins que ce ne soit l’inverse. Voulant l’aider, son ami proche Billy (Sam Rockwell) passe une annonce pour lui faire rencontrer de vrais psychopathes, tandis qu’en parallèle le petit trafic de chiens qu’il mène avec Hans (Christopher Walken) lui fait dérober le shih tzu d’un terrible chef de gang, prêt à tout pour retrouver son Bonny. Réalité et fiction emmêlées, le film que nous voyons devient celui que Marty écrit (ou que ses acolytes imaginent pour lui), la porte grande ouverte à toutes les extravagances du genre.

Dans les années 90, Quentin Tarantino et d’autres avaient réalisé des films inspirés de leurs thrillers préférés, tout en inventant leurs propres (anti) héros psychopathes. Celui de Martin McDonagh¹ est un film sur ces films, un hommage ambigu, imitant et parodiant, qui s’amuse de leur ironie décalée comme de leurs obsessions².

Si l’humour noir fait sporadiquement mouche, le comique n’est pas entièrement convaincant. La débauche d’hémoglobine du film paraît plutôt l’aveu de sa complaisance vaine envers le cinéma et du manque criant d’authenticité. Seuls les vieux chevaux (Christopher Walken et Tom Waits) parviennent, par leur économie de jeu, à donner un peu de vérité à leurs personnages. C’est également le cas du jeune shih tzu qui, lui, débute.

7 Psychopathes, de Martin McDonagh avec Colin Farrell, Woody Harrelson, Christopher Walken, Sam Rockwell, Tom Waits, 1 h 50, sortie le 30 janvier 2013.

• 1 Dramaturge et cinéaste irlandais dont le premier film, Bons Baisers de Bruges (2008), était très réussi.

• 2 Serial-killers fous furieux, effets spéciaux tape-à-l’œil, rôles de femmes inconsistants.