Principales affections cutanées du lapin de compagnie - La Semaine Vétérinaire n° 1523 du 18/01/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1523 du 18/01/2013

Formation

NAC

Auteur(s) : Julien Goin

Fonctions : assistant hospitalier du service AEI d’Oniris.

Les affections cutanées sont fréquentes chez le lapin de compagnie. Elles peuvent être d’origine infectieuse (bactérienne, fongique, virale), parasitaire, traumatique, environnementale ou tumorale. Leur diagnostic est souvent clinique et fondé sur la sémiologie.

DERMATOSES BACTÉRIENNES

→ Les abcès cutanés sont fréquemment rencontrés chez le lapin. Ils sont secondaires à une infection locale (comme une plaie infectée) ou générale (la pasteurellose par exemple). Les bactéries impliquées sont généralement Pasteurella multocida, Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus. Leur formation est chronique, lente et progressive. Leur structure habituelle associe un noyau central qui contient un pus blanc-vert épais, entouré d’une coque périphérique parfois épaisse. Leur aspect clinique est celui d’une masse ferme, ovoïde et indolore, associée le plus souvent à un état général normal.

→ La syphilis (ou tréponématose) est une dermatose bactérienne due à Treponema cuniculi. La transmission est directe entre congénères, avec un portage asymptomatique possible. Le signe clinique principal est l’apparition de croûtes, de vésicules et d’ulcères sur les organes génitaux, puis sur la tête (lèvres, museau, paupières) via le toilettage, associé à un état général normal.

DERMATOSES VIRALES

→ La myxomatose, sous sa forme nodulaire, représente la dermatose virale prédominante chez le lapin. Elle est due à un virus dont la transmission peut être directe entre congénères, ou indirecte par l’intermédiaire d’un vecteur, le plus souvent un insecte piqueur de type puce ou moustique. Les signes cliniques sont l’apparition progressive de nodules (myxomes) sur l’ensemble du corps, notamment sur la tête et les paupières. L’évolution varie de la guérison spontanée à l’ulcération des myxomes, jusqu’à la mort. Il existe également une forme respiratoire, avec une conjonctivite et une rhinite purulentes.

DERMATOSES FONGIQUES

→ Les dermatophytoses (ou teignes) représentent les dermatoses fongiques prédominantes chez le lapin. Elles sont dues à Trichophyton mentagrophytes, ou plus occasionnellement à Microsporum canis. Les juvéniles et les spécimens récemment achetés en animalerie sont les plus sensibles. Les signes cliniques sont un érythème et une dépilation localisés à la tête, aux oreilles, aux paupières et aux membres, avec parfois l’apparition de kérions.

DERMATOSES PARASITAIRES

→ Les puces du chien et du chat sont susceptibles de parasiter le lapin. Il est donc important de prévenir le propriétaire que son animal, même s’il n’a pas accès à l’extérieur, peut tout de même être concerné. Spilopsyllus cuniculi est spécifique du lapin, mais touche rarement les spécimens de compagnie, car son cycle de développement est dépendant du cycle de reproduction de la lapine. Cette puce concerne donc plutôt les lapins d’élevage, où elle peut jouer le rôle de vecteur de la myxomatose. Le signe clinique principal est la visualisation des puces ou de leurs déjections, généralement au niveau du cou, du chanfrein ou des pavillons. Un prurit et une dermite sont possibles.

→ La cheyletiellose est due à l’acarien Cheyletiella parasitivorax. Microscopique, il se nourrit de squames. Les signes cliniques sont l’apparition de croûtes, de squames et de dépilations, localisés essentiellement au cou et au dos.

→ La gale des oreilles est due à l’acarien Psoroptes cuniculi. Les symptômes sont un prurit et une atteinte des pavillons, avec l’apparition d’un cérumen brun-jaune et de feuillets de croûtes marron foncé. La visualisation macroscopique du parasite est possible avec un otoscope. Cette dermatose est secondairement extensive au cou, à la face et au fond du conduit auditif.

→ Les myiases concernent surtout les lapins élevés en extérieur au moment de la belle saison. Les larves de mouches se développent au sein d’une plaie ou d’une zone souillée par les urines et les excréments (périnée le plus souvent). Le signe clinique principal est la prolifération d’asticots au sein d’une plaie généralement étendue et profonde, qui peut intéresser la musculature, voire la cavité abdominale dans les cas les plus avancés.

DERMATOSES TRAUMATIQUES ET ENVIRONNEMENTALES

→ Les plaies concernent aussi le lapin et sont souvent secondaires à des griffures ou à des morsures de congénères. Non prises en charge, elles peuvent se compliquer et générer une infection et un abcès.

→ La pododermatite est une inflammation de la face ventrale de l’extrémité des pattes. Cette affection est fréquente chez le lapin, qui ne possède pas de coussinets kératinisés protecteurs, mais uniquement une couche de poils. Elle est souvent consécutive à l’accumulation de plusieurs facteurs liés à la captivité : litière irritante (certains copeaux vendus en animalerie) ou mal nettoyée, surfaces irritantes (moquettes), sédentarité (absence de parc d’exercice, élevage dans une cage trop exiguë), obésité (inactivité, alimentation trop riche en granulés), etc. Les signes cliniques sont un érythème et une dépilation plantaires, avec une tendance à l’infection et à l’ulcération en profondeur, parfois jusqu’aux tendons musculaires et aux structures osseuses.

→ Les bourres de poils et les souillures périnéales sont fréquentes en captivité, notamment chez les lapins obèses qui ne sont plus capables d’effectuer correctement leur toilettage. Elles entraînent secondairement une dermite par irritation.

→ En période de reproduction, certaines lapines s’arrachent les poils du ventre pour construire un nid dans le but d’accueillir leurs petits, même sans être gestantes. Ce comportement est assimilable à celui d’une grossesse nerveuse et ne reflète pas un trouble dermatologique.

TUMEURS ET KYSTES

Différentes tumeurs cutanées sont décrites chez le lapin, bénignes (lipome, trichoblastome trabéculaire, etc.) ou, plus rarement, malignes (carcinome, sarcome, etc.). Le signe clinique principal est l’apparition d’une masse, généralement localisée et sans autre atteinte cutanée pour les tumeurs bénignes, ou extensive et ayant tendance à l’ulcération pour les tumeurs malignes. Le diagnostic est histologique.

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