La clinique équine de Sers, au cœur d’une zone équestre

La clinique de Sers est l’aboutissement de vingt ans d’histoire équine. À Pau, la filière cheval a toujours été emblématique et s’est organisée autour d’infrastructures (hippodrome, centre d’entraînement de Sers, Haras national de Gelos) et de grands événements (meeting d’hiver, compétitions d’attelage, les étoiles de Pau, etc.). Pour poursuivre le développement de ce pôle équin, au début des années 90, la mairie de la ville avait lancé un projet de clinique spécialisée pour les chevaux. Elle prévoyait de financer la construction d’un bâtiment destiné aux vétérinaires qui auraient pu louer des salles et apporter leur matériel. Christophe Pic, Vincent Ammann et Cécile Fernandez-Totain, les trois praticiens équins itinérants de la région paloise, avaient été consultés. Mais en raison du décès du maire en charge du dossier, le projet n’a pu aboutir. Convaincus du fort potentiel de clientèle équine et de la nécessité d’une structure fixe afin d’améliorer le service des soins, les vétérinaires se sont alors regroupés dans l’intention de créer leur propre clinique. Ils ont pu acquérir un terrain à proximité du centre d’entraînement et de l’hippodrome. Ce fut un atout géographique majeur. Aidés d’un architecte, ils ont élaboré les plans d’une clinique de 870 m² en misant sur la fonctionnalité et en respectant une logique de circulation. Ils ont également pu investir dans un plateau technique complet, grâce au soutien de la mairie, de la communauté de communes de l’agglomération paloise et de la société d’encouragement des Pyrénées-Atlantiques. Un prêt à taux zéro leur a été accordé pour l’achat du matériel. Plus récemment, un terrain a été mis à la disposition des vétérinaires pour les examens locomoteurs des chevaux. Ces avantages soulignent l’intérêt qu’à toujours manifesté la ville de Pau à l’égard d’une clinique équine implantée dans ses murs.

1. ACCUEIL

Un parking de 1 000 m² permet aux véhicules de manœuvrer facilement jusqu’à une aire de débarquement protégée par une avancée de la toiture. Un box d’attente, avec un robinet d’eau à l’entrée, accueille le cheval à examiner.

Aéré et lumineux, l’accueil réservé aux clients, avec ses présentoirs et son vaste comptoir équipé de postes informatiques, se veut convivial. Central, il offre un accès à deux bureaux par l’avant (l’un à usage privé, l’autre destiné à la clientèle) ainsi qu’à la pharmacie et au laboratoire par l’arrière.

2. CONSULTATIONS ET LABORATOIRE

Deux salles de consultation sont équipées d’une stalle d’examen en acier galvanisé et de paillasses carrelées avec un évier et des rangements pour les consommables. Au sol, un revêtement en caoutchouc facilite l’entretien. Même si elles sont polyvalentes, la première salle est plutôt réservée à la gynécologie avec un piège à poulain permettant de recevoir une jument suitée. Le bloc opératoire est vitré, il offre ainsi la possibilité aux clients qui le souhaitent d’assister aux interventions. La deuxième salle de consultation est plutôt destinée à la chirurgie debout et sert à la préparation avant l’entrée au bloc. La troisième, qui volontairement ne comprend aucun aménagement, communique à l’arrière de la clinique avec une forge de maréchaux-ferrants. La pose de ferrures orthopédiques peut ainsi être effectuée sur place.

La pharmacie dispose d’un double accès : depuis l’accueil pour la vente et depuis la zone de consultation pour un approvisionnement facilité. La pièce voisine est le laboratoire (analyseurs hématologiques et biochimiques, microscope), elle est conçue selon la même configuration.

3. BOXES D’HOSPITALISATION

La zone d’hospitalisation comprend huit boxes, dont quatre à l’extérieur, distribués le long d’un couloir, au centre duquel est installée la balance. Une aire de douche bétonnée avec une arrivée d’eau chaude est aménagée dans le prolongement. Les boxes situés à l’intérieur de la clinique sont climatisés et traversants : une deuxième porte coulissante communique avec la zone de soins. Un box spécial néonatalogie, pourvu d’une lampe à infrarouge, permet de prodiguer des soins intensifs à un poulain nouveau-né. Seule une séparation tubulaire l’isole de sa mère qui peut rester à ses côtés sans perturber les soins.

4. ZONE D’IMAGERIE

Dans la salle de radiologie, une rampe centrale fixée au plafond sert de support à l’appareil radiologique, qui peut être déplacé sans effort autour du cheval. Le numériseur est à l’écart dans un petit local attenant. Plus maniable et moins lourd, un autre appareil numérique, le digital radiography (DR) capteur plan, est parfois employé lors de chirurgie osseuse.

Les échographies et les fibroscopies sont réalisées dans les salles de consultation avec une stalle de contention. Tous les résultats numériques sont enregistrés et peuvent être envoyés aux clients via Internet.

5. ZONE DE COUCHAGE ET DE RÉVEIL

Les boxes d’endormissement et de réveil sont adjacents à la salle de chirurgie, selon le principe de la marche en avant. Un treuil est prévu pour transférer les chevaux anesthésiés d’une pièce à l’autre. Le sol est pourvu d’un revêtement épais en mousse et les parois sont capitonnées pour amortir les chutes. Un poste d’observation, accessible par un petit escalier latéral, surplombe chacun des deux boxes, permettant de surveiller le couchage et le réveil en toute sécurité, et éventuellement de guider le cheval par un système de cordes coulissant à travers des anneaux fixés aux parois. Les boxes sont également équipés de caméras de vidéosurveillance.

6. SALLE DE CHIRURGIE

Spacieux, le bloc opératoire comprend une table de chirurgie matelassée et électrique, un appareil d’anesthésie gazeuse, un monitoring et une colonne d’arthroscopie. Certaines interventions osseuses sont réalisées par un chirurgien équin spécialisé qui vient sur place, à la demande des vétérinaires. Un local réservé à la préparation des praticiens est indépendant de la salle de stérilisation et de stockage des instruments.