Exemples d’erreurs analytiques lors d’un bilan biochimique

Tous les analytes d’un bilan biochimique sanguin présentent une variabilité biologique liée à la race de l’animal suivi, à son statut physiologique (lactation ou âge, par exemple), à une éventuelle maladie et à une variabilité analytique due au prélèvement ou à l’automate utilisé.

ERREURS PRÉANALYTIQUES

Des erreurs peuvent être liées à la technique et/ou à l’animal.

→ La technique de prélèvement. Il convient par exemple d’utiliser l’anticoagulant approprié, avec ou sans additif, pour l’analyte à étudier, de choisir une taille de contenant adaptée (un grand tube pour un grand chien, un petit tube pour un chaton) et le bon prélèvement (plasma versus sérum). Le remplissage du tube peut également être important (pour une dilution adéquate des réactifs contenus dans ce dernier), tout comme le délai entre le prélèvement et l’analyse. Certains analytes sont à traiter immédiatement (glucose, NH₄⁺, etc.). L’identification correcte du prélèvement est primordiale, notamment en cas d’envoi au laboratoire.

→ L’animal. Le repas, la diète, les médicaments (corticoïdes), le stress (qui provoque une hyperglycémie chez le chat), l’anesthésie, les conditions de vie ou un effort physique récent modifient les résultats. Ainsi, un repas pris récemment est responsable d’une élévation de la glycémie et du taux de triglycérides. Cela modifie notamment la couleur du plasma et, potentiellement, la mesure d’autres analytes. La digestion est responsable d’une hausse de la pression partielle en CO₂, du trypsinogène et des acides biliaires. Il convient ainsi, dans la mesure du possible, d’effectuer les prises de sang chez des animaux à jeun depuis 12 heures ou de procéder de nouveau à une analyse à jeun en cas de résultats anormaux.

ERREURS ANALYTIQUES

Pour obtenir un résultat fiable, il est notamment nécessaire de vérifier que la technique de dosage est validée pour l’animal concerné. Certains réactifs sont spécifiques d’une molécule ou d’une espèce donnée. Par exemple, pour le dosage de la créatinine, la technique enzymatique ne présente aucune interférence, alors que la méthode chimique aspécifique en comporte de nombreuses (avec le glucose, notamment). Le taux de protéines totales ou l’albuminémie sont dosés par la méthode colorimétrique. Si le plasma affiche une couleur anormale, le résultat sera modifié, notamment en chimie liquide.

ERREURS POSTANALYTIQUES

Ces erreurs sont liées à une interprétation hâtive et à un mauvais diagnostic différentiel, voire à son absence.