Les vétérinaires à l’écoute de leurs auxiliaires spécialisés - La Semaine Vétérinaire n° 1521 du 21/12/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1521 du 21/12/2012

Entreprise

Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT

De plus en plus d’auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV) souhaitent que leurs missions incluent des actes de soins. Une étude sur l’évolution de leurs qualifications et sur les réelles attentes des praticiens devrait voir le jour en 2013.

Rares sont les cabinets et les cliniques au sein desquels un auxiliaire spécialisé vétérinaire – au moins à temps partiel –, n’exerce pas son activité, ses activités plus exactement, car leurs champs d’intervention sont multiples et pas toujours bien définis. De l’accueil aux gestes plus techniques, pour assister les praticiens lors des interventions chirurgicales, en passant par le secrétariat, la gestion des stocks ou la vente des produits vétérinaires, l’ASV sait faire preuve de polyvalence. L’autre caractéristique majeure de la profession est son taux de féminisation, qui dépasse les 90 %. Un métier multifacette essentiel à la bonne marche des cliniques. « L’ASV est un assistant, mais aussi un véritable centre d’informations pour le vétérinaire », résume Delphine Paulet, praticienne et fondatrice de VetConsulting.

DES MISSIONS QUI DIFFÈRENT SELON LA STRUCTURE

Polyvalent, l’ASV prend donc en charge des missions très éclectiques. La convention collective reconnaît cinq échelons à cette profession, du métier d’auxiliaire vétérinaire qualifié à celui d’auxiliaire spécialisé. Dans la pratique, les choses sont, comme souvent, beaucoup moins tranchées. « Décrire les missions d’un ASV est difficile, car cela dépend vraiment des cliniques, certains sont spécialisés et prennent en charge des tâches précises comme l’accueil ou le secrétariat de la clinique. D’autres interviennent dans beaucoup de domaines. Avec ce que j’observe et les témoignages que je recueille, la polyvalence domine », analyse Dorienne David, ASV à La Réunion, fondatrice et animatrice des forums www.jobasv.net et www.emploi-asv.net.

Autant dire que ce métier nécessite une grande capacité d’adaptation et pas seulement un intérêt marqué pour les animaux. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, le Centre de formation des auxiliaires vétérinaires (Gipsa), qui forme en moyenne 400 ASV par an, soumet chacune de ses admissions en formation initiale à un stage d’observation au sein d’une clinique vétérinaire. « Nous avons trop de candidats attirés par les soins aux animaux, alors que cela ne représente qu’une petite partie du travail des ASV, nous préférons donc que les futurs auxiliaires aient une idée exacte de leur métier, avant de les intégrer en formation », souligne Audrey Schmitz, chargée de la communication du Gipsa. Reste que, de l’avis de tous, la proximité avec l’animal est bien le moteur principal des ASV. « C’est un métier de passion, parce qu’il faut être disponible notamment pour gérer les urgences, sans faire d’erreur d’appréciation. Et cela n’est possible que lorsque l’on embrasse cette profession par vocation et que l’on aime les animaux », est convaincue Dorienne David. D’ailleurs, les ASV souhaitent que leur métier évolue vers plus d’implication dans les soins des animaux.

VERS UNE ÉVOLUTION DU MÉTIER ?

« La plupart des ASV qui s’expriment sur nos forums aimeraient pouvoir prendre en charge des actes tels que la pose de cathéter ou d’autres gestes similaires », précise Dorienne David. Le message fait son chemin. « Il y a des champs d’évolution qui pourraient s’ouvrir, afin que les ASV puissent se former comme les techniciens dentaires équins ou comme les spécialistes du comportement animal, par exemple. Toutefois, ces évolutions restent liées au Code de déontologie et à la définition de l’acte vétérinaire. Notre profession est très réglementée et ces changements, qui impliquent plus de délégation, ne pourront se faire qu’avec parcimonie et dans le temps », explique Simon-Claude Laugier, vétérinaire et président de la Commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE) de la branche vétérinaire. Ne souhaitant pas agir dans la précipitation, la CPNE a donc décidé de demander une enquête, avec pour objectif de bien cerner les besoins en matière d’évolution des qualifications des ASV. Il convient également d’apprécier les attentes des vétérinaires en termes de compétences, afin de ne pas spécialiser des ASV si le marché de l’emploi ne se révèle pas suffisant pour leur offrir des débouchés satisfaisants. « Nous devrions avoir les résultats de cette étude au cours de l’année prochaine », annonce Simon-Claude Laugier. En attendant, évolution ou pas, la profession d’ASV reste prisée. « Nous avons énormément de demandes, l’intérêt pour ce métier ne se dément pas », analyse Audrey Schmitz.

UN MAILLON FORT DANS L’ÉQUIPE VÉTÉRINAIRE

Les ASV ont un rôle important à jouer dans l’organisation de la structure. Pourtant, souvent, ces atouts sont négligés. « Les auxiliaires connaissent bien les clients, ils en sont proches et ont une relation différente de celle qu’ont les vétérinaires avec eux. Il convient donc de ne pas hésiter à les solliciter pour faire remonter l’information, organiser la clinique en fonction de leurs analyses et mieux répondre aux besoins de la clientèle », suggère la vétérinaire Delphine Paulet. Que ce soit au gré de réunions ou de façon plus informelle, les ASV peuvent donc amener des idées précieuses, qui seront le point de départ de la mise en place d’initiatives permettant notamment de fidéliser les clients. « Les ASV sont à la fois la porte d’entrée et de sortie des clients, ils sont donc capables d’identifier leurs attentes, les vétérinaires n’ont pas toujours cela en tête. Et pourtant, en écoutant leurs ASV, ils pourraient glaner de nombreuses idées à concrétiser, afin d’optimiser le service rendu aux clients, mais aussi l’organisation de la structure », insiste la fondatrice de VetConsulting. Enfin, ces auxiliaires sont également un maillon essentiel pour garantir le bon fonctionnement d’une clinique. Notamment, quand il s’agit de faire appel à des vétérinaires occasionnels, lors de remplacements. « Ils connaissent l’organisation de la clinique et les habitudes de la clientèle. Par conséquent, ils peuvent transmettre tous ces éléments à des vétérinaires remplaçants qui, ainsi, sauront comment aborder tel ou tel client. Une fois encore, nous en revenons à la fidélisation dont ils représentent le rouage essentiel », souligne également Delphine Paulet. Revers de la médaille, lorsqu’un ASV quitte une clinique, ou qu’il s’absente, ce départ désorganise souvent la structure. Aussi, la spécialiste de management conseille de bien définir les postes des ASV par le biais d’un inventaire précis des missions qu’ils prennent en charge. Ainsi, le remplacement sera plus facile et le service rendu aux clients sera assuré dans la continuité. Autant dire que les auxiliaires ont su s’imposer comme de véritables bras droits des vétérinaires.

AVQ ou ASV ?

Auxiliaire vétérinaire qualifié (AVQ) ou auxiliaire spécialisé vétérinaire (ASV) ? La différence réside d’abord dans le niveau d’études validé. Et, ensuite, dans les missions prises en charge. Pour le diplôme d’AVQ, il s’agit d’un niveau IV. La formation dure donc un an. Pour celui d’ASV, l’élève valide un niveau V et les études durent deux ans. Ensuite, l’ASV est un professionnel qui a notamment la capacité d’assister le vétérinaire en chirurgie, de conseiller le propriétaire de l’animal ou encore de s’occuper de tâches de gestion et de comptabilité, alors que l’AVQ reste contingenté sur des missions moins diversifiées.

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