76 % des vétérinaires sondés renonceraient aux 35 heures - La Semaine Vétérinaire n° 1521 du 21/12/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1521 du 21/12/2012

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Clarisse Burger

Décidément, la durée légale du travail hebdomadaire demeure un sujet sensible en France. C’est même devenu un débat récurrent entre le patronat, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics. La loi sur les 35 heures (loi Aubry 1 en 1998 et loi Aubry 2 en 2000) est entrée en vigueur en 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. L’objectif était de partager le travail et de faire baisser le chômage. Ce dispositif législatif a ensuite fait l’objet d’assouplissements. Il a notamment permis, sous le gouvernement Fillon, d’avoir plus facilement recours aux heures supplémentaires, allégeant les charges des entreprises. La loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat, dite loi Tepa du 21 août 2007, les a défiscalisées. Mais l’été dernier, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a supprimé la défiscalisation des heures supplémentaires pour les entreprises de plus de 20 salariés. Le débat est relancé depuis que le Premier ministre a déclaré, en octobre dernier, à propos du retour des 39 heures payées 39, qu’« il n’y a pas de sujet tabou » et que la réduction de temps de travail « avait causé plus de difficultés aux petites entreprises ». Ces propos ont suscité de vives réactions, notamment dans le camp adverse et au Medef, qui promeut la flexibilité du travail. Le sujet est devenu si épineux que le ministre du Travail, Michel Sapin, s’est empressé d’indiquer que, « eh bien non, il ne faut pas supprimer les 35 heures ! ». Et le Premier ministre a réaffirmé que la durée légale du travail « ne changera jamais tant que la gauche sera au pouvoir ». De quoi y perdre son latin…

En tout cas, du côté des vétérinaires qui ont répondu à notre sondage sur le site WK-Vet.fr, 76 % seraient d’accord pour abandonner cette loi. Il va sans dire que la plupart des praticiens libéraux effectuent plus de 35 heures par semaine. « De toute façon, je n’ai jamais travaillé moins de 40 heures par semaine », argumente l’un d’entre eux. Selon lui, il faut renoncer à cette loi. Un autre confrère la qualifie même de « la pire des inventions humaines depuis 1945 ! ». Toutefois, il convient de noter que plusieurs dispositifs légaux ont été mis en place pour permettre aux entreprises de s’organiser et d’adapter leur temps de travail en fonction de leurs contraintes (le nombre d’heures supplémentaires, le forfait jours, la détermination de faible ou de forte activité dans l’année, etc.). Dans les petites et moyennes entreprises, et notamment chez les cadres, de nombreux salariés travaillent plus de 35 heures.

La durée légale a-t-elle eu un effet négatif sur les entreprises ? Globalement, selon l’OCDE1, deux salariés sur trois (surtout les plus qualifiés) déclaraient avoir de meilleures conditions de vie, cinq ans après cette réforme. Avec un taux de productivité horaire relativement élevé pour la période 1998-2002. Et les 35 heures auraient créé près de 350 000 emplois supplémentaires durant la période 1998-2003, selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Celui-ci note aussi que, fin 2009, la durée moyenne hebdomadaire de travail des salariés dans les TPE (les entreprises de moins de dix salariés) était de 36,5 heures, versus 35,6 heures dans les entreprises de plus de dix salariés. Avec une stabilité de l’emploi dans ces TPE pour la période 2000-2008.

À plus grande échelle, l’étude 2011 de l’Eurostat, l’organisme européen des statistiques, montre que les Français salariés à temps plein ont travaillé en moyenne 39,4 heures par semaine. Un résultat proche de la moyenne des pays de la zone euro (39,9 heures par semaine) et de celle des 27 pays membres de l’Union européenne qui est de 40,4 heures. Mais la question se pose à nouveau en période de récession durable.

  • 1 Organisation de coopération et de développement économiques.

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