LE PARC ALPHA : PLUSIEURS HECTARES RÉSERVÉS AUX LOUPS - La Semaine Vétérinaire n° 1518 du 30/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1518 du 30/11/2012

REPORTAGE

Auteur(s) : Cyril Parachini-Winter

Crée en 2005 à l’initiative de Gaston Franco, maire de Saint-Martin-Vésubie, Alpha est aujourd’hui l’un des quatre parcs spécialisés dans les loups en France, et le seul où résident des loups italiens.

Au sein du parc, trois enclos renferment chacun une meute : « Le Pelago » : 3 ha pour 15 loups gris communs d’Europe ou Canis lupus lupus, “Les Erps” : 2 ha pour 5 loups de la même sous-espèce, et “Le Boreon” : 1 ha pour 2 loups italiens ou Canis lupus italicus. Le loup italien est la seule espèce qui vit en France à l’état sauvage. Le loup gris est plus enclin à s’établir dans les forêts d’Europe de l’Est. Si la forêt demeure l’habitat naturel du loup, ce dernier s’établira avant tout là où il n’y a pas d’hommes, comme en témoigne sa présence exclusive dans les massifs montagneux français. Le loup italien que l’on trouve en France (200 individus environ) n’excède guère 30 kg (contrairement aux loups du Canada qui peuvent atteindre 70 kg). Il se démarque notamment du loup gris commun d’Europe par une taille inférieure et une robe plus foncée, parfois roussâtre au soleil.

Une équipe de spécialistes au service d’échanges interactifs et du bien-être des loups

Une attention particulière est prêtée à ne jamais nourrir les loups à heure fixe, à cacher la nourriture (1 kg de bœuf ou poulet par individu), et à ménager des jours de jeun pour préserver les instincts. « Cela s’appelle un enrichissement », précise Cindy Richoux, chef des soigneurs. Cet encadrement scientifique est le fruit d’un travail complémentaire entre les capacitaires et Véronique Luddeni, vétérinaire à Saint-Martin-Vésubie, qui, depuis plus de vingt ans, travaille avec les loups, orchestre les relations interparc, et gère les contacts européens. Sous le joug de ces derniers, une charte entre le parc Alpha et le Cheetah Conservation Fund (CCF) en Namibie a notamment été créée.

La meute : une entité régie par l’ordre et la hiérarchie

Dans chaque meute un couple, dénommé “alpha”, domine : ils ont l’exclusivité de la reproduction et la primauté pour le nourrissage. Il est formellement interdit à tout autre individu et aux “omégas” (les dominés) de se reproduire. La femelle alpha ne manque pas de le rappeler à ses congénères féminines durant l’hiver, par le biais d’attaques, afin de les dissuader de céder à leurs instincts en cette saison où les chaleurs surviennent.

Les loups sont des animaux opportunistes faisant preuve d’une grande adaptabilité. Leurs priorités sont les animaux faibles, mais ils se contenteront tout aussi bien de fruits. À noter leur attrait particulier, dans le passé, pour le mouflon corse dont beaucoup d’individus ont été attaqués, ce qui a donné naissance au triste surnom “d’apéricubes pour les loups”.

Cette année, le couple alpha d’une des meutes a donné naissance à quatre louveteaux (dénommés ainsi jusqu’à 6 mois, puis louvards jusqu’à la maturité sexuelle survenant vers 2 à 3 ans). La femelle alpha “s’ épile”, avant la mise bas, autant de mamelles qu’elle aura de petits. Elle est souvent aidée, pour l’éducation, par une “femelle nounou” qui est presque toujours une ancienne alpha devenue oméga. Deux des louveteaux resteront au parc Alpha, et deux seront prêtés ou donnés à un autre parc.

Des protocoles précis et adaptés pour une médecine unique

Au-delà des animations et des nourrissages offerts à la vue du public, le travail des professionnels est considérable, en particulier celui de Véronique Luddeni qui, même sans être assignée à résidence au parc, peut s’y rendre en 15 minutes au besoin. Elle est, en particulier, à l’origine des principaux protocoles de soins et d’anesthésie réalisés dans le parc, encadre de nombreuses thèses et gère bon nombre de dossiers administratifs.

Parmi les soins classiques, il y a bien entendu la vaccination (CHPPiLR, une fois quand les louveteaux sont jeunes, puis une fois tous les trois ans). Les anesthésies sont réalisées grâce à un fusil à air comprimé chargé avec une fléchette hypodermique crantée. Les loups stressés réalisent des mouvements stéréotypés, toujours le même parcours, ce qui permet d’anticiper leur position. Le loup met de 5 à 20 minutes pour s’endormir. Dans tous les cas, il est important qu’un loup ne soit jamais sorti de son enclos plus de 24 heures. Si ce délai devait être dépassé, il sera remis, durant sa convalescence, dans des “préparcs” où il pourra être en contact avec sa meute. Malgré ces précautions à sa réinsertion, le loup se fait tester par ses congénères : s’il est trop faible, un loup alpha deviendra oméga, et un loup classique de la meute risque de se faire tuer.

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