Une adhésion timide des confrères au statut de collaborateur libéral - La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23/11/2012

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Quelle est la perception des salariés qui n’ont pas voulu (ou pas encore pu) accéder au statut de collaborateur libéral ? En parallèle, l’appréciation des employeurs est-elle la même À ces questions, posées en ligne lors d’un récent sondage sur wk-vet.fr, les salariés répondent ne pas y adhérer, à une large majorité. Il en ressort donc que leur salariat est bien un choix, même si parfois il résulte d’un manque de connaissance des autres statuts. « C’est une nouvelle appellation des anciennes pseudo-rétrocessions d’honoraires dont l’usage tend le plus souvent à contourner la convention collective », estime un confrère.

Le statut de collaborateur libéral n’est pas si récent dans le sens où il existait déjà chez les kinésithérapeutes, les dentistes, etc. Mais la loi de 2005 a permis de le standardiser. Attention toutefois, « ce n’est pas un salarié que vous décidez de mettre en collaborateur libéral pour faire des économies », a bien rappelé notre confrère Jean-Pierre Kieffer lors de la journée du Syndicat des vétérinaires de la région parisienne, le 6 octobre dernier au Sénat1. Ce statut est réservé aux professions libérales : le collaborateur peut se créer une clientèle personnelle, il est responsable de ses actes, sans aucun lien de subordination.

Seuls quelques salariés seraient prêts à adhérer à ce statut, donc à exercer en collaboration libérale, sans pour autant avoir franchi le pas. Une consœur témoigne de son expérience dans ce sens : « Ayant été collaboratrice un an pour mon premier emploi, aujourd’hui salariée, je regrette ce statut pour la liberté de travail qu’il offre, et l’immersion “forcée” dans la gestion comptable d’une entreprise. » La liberté, l’initiation à l’exercice libéral, l’autonomie et la responsabilisation sont parmi les avantages pointés par ceux qui y sont favorables. Globalement, les salariés rechignent à se lancer dans l’aventure, car leurs réticences sont nombreuses.

Ce thème a fait l’objet de la thèse de notre consœur Florence Thierry2, en 2011, qui montre d’où peuvent venir ces points de réticence de la part des confrères. Son enquête a été menée auprès des employeurs, mais aussi de ceux qui étaient collaborateurs libéraux. Des divergences d’appréciation en ressortent, bien entendu. Une rémunération insuffisante peut ainsi devenir une pierre d’achoppement. Les conditions de rémunération méritent aussi d’être clairement définies. Ce statut ne doit pas non plus être utilisé dans l’objectif de disposer d’une main-d’œuvre à bas coût. Ce sont souvent de ces situations que naissent les conflits. D’autres réticences peuvent venir de la difficulté pour de jeunes confrères de se lancer face à la lourdeur administrative et fiscale, ou encore de craintes vis-à-vis de la protection sociale, etc.

Les employeurs se montrent plus favorables à ce statut, faisant notamment ressortir les notions de flexibilité et de meilleure implication, et également de bénéfice financier. Il reste néanmoins des zones d’ombre : « Quid du calcul de la clientèle créée ? », s’interroge un confrère internaute, tandis que d’autres s’inquiètent du risque de concurrence.

Au final, ce qui émerge aussi de ce sondage, c’est le manque de connaissance sur ce statut par un tiers des confrères interrogés. Le contrat doit être écrit, et préciser la durée, les modalités de rémunération, les conditions d’exercice, celles de rupture de contrat, dont le délai de préavis. Et les objectifs ne doivent pas dévier de l’essence même de cette collaboration libérale.

  • 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1511 du 12/10/2012 en pages 14-15.

  • 2 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1479 du 20/1/2012.

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