Trois techniques de financement pour équiper sa structure - La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23/11/2012

Entreprise

Auteur(s) : Jacques Nadel

Achat, crédit-bail ou location… quel dispositif choisir pour financer les équipements de son cabinet ou de sa clinique ? Le choix dépend des différentes étapes de la vie de l’entreprise, de son organisation et de ses attentes financières.

La mise au point du financement d’un équipement requiert autant de soin que le choix du matériel lui-même ou du fournisseur. Aussi, une entreprise vétérinaire ne doit pas hésiter à solliciter au préalable un conseiller qui l’aidera à mesurer les impacts financiers et comptables de chaque contrat, et à optimiser son financement.

Si l’entreprise décide d’autofinancer son investissement, elle puise dans sa trésorerie et avance la TVA. Elle prend en charge tous les coûts liés à l’entretien et à la maintenance, tout en assurant elle-même la revente de son matériel. L’autofinancement est préconisé pour les équipements à faible coût et peu soumis à la dépréciation, tels que le mobilier de bureau.

Pour les financements plus importants, tels qu’un équipement informatique, un scanner ou des travaux d’agencement, mieux vaut réserver l’autofinancement à des investissements privés ou conserver sa trésorerie pour les besoins à court terme de son exploitation. D’autres dispositifs de financement existent, à condition d’en maîtriser les modalités.

L’EMPRUNT CLASSIQUE

L’acquisition financée par l’emprunt est toujours intéressante, car les intérêts d’un crédit professionnel sont déductibles. Cette solution est aussi synonyme d’économies d’impôts et d’allégement des remboursements. Le crédit permet des déductions fiscales massives en début de période de remboursement, grâce au cumul des intérêts dégressifs et de l’amortissement des équipements. Mais attention ! Un crédit, quoique judicieux sur le plan fiscal, peut être refusé en raison d’un endettement global trop élevé. À noter que la TVA est intégralement payée à l’acquisition du bien.

Opter pour la durée la plus longue, afin de minorer les annuités, est devenu un mauvais calcul depuis que l’inflation n’allège que médiocrement le coût total du crédit. La durée de financement s’étend généralement de 12 à 84 mois. La meilleure durée est celle qui se rapproche le plus de la durée moyenne d’amortissement fiscal de l’investissement. Car il est possible de déduire, sous forme d’amortissement, l’équivalent des remboursements en capital de l’emprunt. Et lorsque des investissements importants sont fiscalement amortissables sur des durées différentes, il peut être judicieux de prévoir des financements séparés, le cas échéant, par le crédit-bail.

LE CRÉDIT-BAIL

À mi-chemin entre l’achat et la location, le crédit-bail, encore appelé leasing ou location avec option d’achat, a une durée usuelle de 36 à 84 mois. Au terme du contrat, l’entreprise peut acquérir le matériel pour une valeur résiduelle fixée au départ, le restituer ou prolonger la location. La technique du crédit-bail permet à l’entreprise d’investir sans immobiliser de capitaux. Il n’y a pas de dettes inscrites au bilan et le passif n’est pas alourdi par l’augmentation des emprunts. Les loyers sont inscrits en charges d’exploitation (déductibles). Il est possible d’aménager le rythme des loyers de crédit-bail (barèmes dégressifs, “barèmes en cloche”, etc.) afin d’optimiser la situation fiscale du locataire.

Le crédit-bail fait encore recette, notamment pour financer la bureautique (photocopieuse, informatique, etc.). Le loyer couvre généralement toute la partie maintenance avec intervention sur site, dépannage, remplacement des pièces courantes et des consommables. Le crédit-bail permet des déductions fiscales constantes. La TVA est payée au fur et à mesure des loyers. « Le crédit-bail a aujourd’hui moins le vent en poupe que le crédit classique. Il est recommandé pour les entreprises peu solvables et ayant des difficultés à obtenir un crédit égal à 100 % de l’achat », indique Luc Fialletout, directeur général adjoint d’Interfimo.

LA LOCATION FINANCIÈRE

Cette formule est plus rarement utilisée, car elle n’apporte pas d’originalité fiscale par rapport au crédit-bail. Tout comme le leasing, les loyers de la location financière sont des charges d’exploitation déductibles du résultat fiscal. Mais il n’est pas possible d’acquérir le matériel en fin de location (durée de 24 à 84 mois). Il n’existe que deux options possibles : prolonger le contrat ou restituer le matériel. De ce fait, la location financière est plus onéreuse que le crédit-bail, sauf pour des équipements à obsolescence particulièrement rapide. Comme pour le dispositif du crédit-bail, la TVA est à régler au fur et à mesure des loyers. L’intérêt de la location financière repose généralement sur les éléments non financiers du contrat : la qualité de la maintenance, la faculté de renouveler l’équipement en cours de contrat, etc. « Ces aspects sont dépendants de la pérennité du fournisseur. Si celui-ci venait à disparaître ou se révélait incapable de tenir ses engagements commerciaux, il ne subsisterait plus qu’un contrat financier peu attractif en tant que tel », met en garde Luc Fialletout.

LES FACTEURS DIFFÉRENCIATEURS DES TROIS DISPOSITIFS

Le financement à 100 % est couramment proposé, en crédit comme en crédit-bail et en location financière. Dans le premier cas, la quotité de financement se rapporte à un montant hors taxes alors que, dans les deux autres cas, la référence est un prix toutes taxes comprises.

Le “capital restant dû” d’un crédit peut toujours être remboursé par anticipation, moyennant, le cas échéant, des pénalités contractuelles pour dédommager la banque, lorsque les taux d’intérêt ont baissé entre-temps.

Mais la situation n’est pas la même en location financière et, dans une moindre mesure, en crédit-bail. Dans ce type de contrat, le locataire prend l’engagement de verser l’intégralité des loyers. Les conséquences sont souvent mal perçues par celui qui s’engage. Les déductions fiscales offertes par le crédit traditionnel (déduction des intérêts et amortissements du matériel) et celles offertes par le crédit-bail (déduction des loyers, puis amortissement de la valeur résiduelle éventuelle) sont identiques sur la durée du financement.

Le crédit donne lieu à des déductions plus importantes en début de période de remboursement, a fortiori lorsque les équipements sont amortissables sur un mode dégressif ou s’il s’agit de financer un équipement informatique comportant un logiciel amortissable en 12 mois. Le crédit-bail (mais également la location financière) permet au contraire d’aligner le montant des déductions sur celui des loyers annuels. « Nous avons recours pour les gros investissements, soit à l’emprunt bancaire, soit au crédit-bail aux modalités plus aisées », explique Philippe Devienne, associé d’une clinique à Houilles (Yvelines).

COMMENT REMBOURSER

Quant aux échéances des crédits, elles sont le plus souvent à terme échu, plus rarement payables d’avance. Alors que celles des crédits-bails et des locations financières sont généralement payées d’avance. Cela a une incidence sur le montant des échéances.

La périodicité des remboursements ou des loyers n’est pas un facteur de différenciation. Dans les trois cas, elle peut être mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle.

Dans un financement par emprunt, les échéances de remboursement sont constantes, dans la majorité des cas, exception faite de la première échéance qui peut être majorée. Le crédit-bail et la location financière peuvent avoir aussi un premier loyer majoré. Puis les loyers peuvent être constants, progressifs ou dégressifs.

Une comparaison fiscale et financière rigoureuse des techniques de financement nécessite d’actualiser tous les décaissements et les remboursements. Autrement dit d’en corriger les montants à partir d’une hypothèse d’inflation. Ce travail d’actualisation n’est justifié que pour des investissements importants en période d’inflation élevée.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr