L’ANMV1 ne veut pas contrôler les pratiques commerciales - La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1517 du 23/11/2012

Éthique des contrats

Dossier

ENTRETIEN

Auteur(s) : Éric Vandaële

Dans le cadre du plan contre l’antibiorésistance, l’Ordre des vétérinaires a proposé que l’ANMV contrôle l’éthique des pratiques commerciales des laboratoires, en référence à une charte qui reste à élaborer. Réactions de Jean-Pierre Orand.

Êtes-vous favorable à l’élargissement des missions de l’ANMV ?

Actuellement, il ne relève pas de la compétence de mon agence de s’occuper des pratiques commerciales des médicaments. Je ne suis pas favorable à lui confier ce genre de missions. L’ANMV fait partie de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Ses missions doivent rester centrées sur l’expertise du risque sanitaire relatif aux médicaments vétérinaires, et non sur l’expertise économique du médicament. Cela engendrerait une confusion des genres qui desservirait la crédibilité de l’agence.

Certaines pratiques commerciales ont certes des répercussions sur les ventes et la consommation de médicaments, donc des conséquences sanitaires. Aussi l’ANMV apporte-t-elle son expertise au sein de groupes de travail ou de réflexion, mais ne souhaite pas prendre en charge la responsabilité de ces contrôles qui relèvent davantage de la compétence du ministère des Finances.

La mesure n° 34 du plan EcoAntibio 2017 prévoit de créer « un observatoire de l’utilisation des antibiotiques » avec « une remontée systématique des prescriptions en commençant par les filières où les consommations sont les plus importantes ». L’ANMV prépare-t-elle cette remontée ?

Parmi les actions du plan pilotées par l’ANMV figurent la mesure n° 34, mais également n° 5 sur la mise en place d’outils permettant aux vétérinaires et aux éleveurs d’évaluer eux-mêmes leur propre utilisation de manière volontaire, d’identifier les marges de progrès possibles, et de les inciter à modifier leurs habitudes. Les réflexions en cours étudient les moyens de remonter, par voie électronique, les données relatives aux prescriptions d’antibiotiques dans les élevages, ainsi que les volumes administrés dans chacun d’eux. Si de tels outils voient le jour, ils donneront à l’Anses l’accès à des informations riches d’enseignements quant aux conditions d’utilisation, et elle pourra effectuer des recommandations.

S’agissant de la remontée systématique des prescriptions, le développement de tels outils reste lié à l’obtention des moyens financiers et humains nécessaires. Une manifestation d’intérêts a ainsi été déposée, dans le cadre des appels à projets de développement agricole d’innovation et de partenariat pour l’année 2013, pilotés par le ministère de l’Agriculture.

Les vétérinaires ont parfois l’impression d’être les boucs émissaires des médecins, qui les accusent à tort d’être responsables de l’émergence des résistances en médecine humaine. Quelle est la part des résistances “humaines” qu’il est possible d’attribuer aux usages vétérinaires ?

Difficile de répondre à cette question, car actuellement, les mécanismes de développement de la résistance aux antibiotiques, de leur transfert d’une espèce à l’autre via l’environnement ou la flore bactérienne portée par les aliments, sont loin d’être totalement élucidés. La seule certitude est que l’augmentation de l’usage des antibiotiques contribue au développement de la résistance. C’est pourquoi aujourd’hui, la principale politique de lutte contre l’antibiorésistance consiste à diminuer la consommation d’antibiotiques.

Je ne pense pas que les vétérinaires soient considérés comme des boucs émissaires. Les actions de communication développées autour de la politique de lutte contre l’antibiorésistance en médecine vétérinaire, notamment la mise en place d’un plan d’actions spécifique, montrent que le monde du médicament vétérinaire se mobilise autour de ce problème de santé publique d’importance majeure. Les résultats encourageants démontrent la responsabilisation des acteurs (vétérinaires et filières agricoles). Il convient donc de poursuivre ces efforts de communication (ce qui est prévu dans le plan), afin d’informer le monde de la médecine humaine, mais aussi le grand public, de cette mobilisation et des résultats obtenus.

  • 1 Agence nationale du médicament vétérinaire.

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