Enquête sur les entérites néonatales bovines

Le développement de signes cliniques d’entérite néonatale est bien la conséquence d’un déséquilibre entre la pression infectieuse et l’immunité passive du veau. Tel est le résultat de l’étude¹ menée en 2011, en partenariat avec le Groupement technique vétérinaire (GTV Bourgogne), le laboratoire départemental de Côte-d’Or, le Centre national de référence des virus entériques de Dijon et le laboratoire Merial.

2 calicivirus recherchés

Pour la première fois, la prévalence des agents pathogènes responsables de diarrhées néonatales a été comparée, entre des exploitations présentant un taux de morbidité d’entérite néonatale important et d’autres saines. Cette étude, présentée lors de la journée technique du GTV Bourgogne, met en évidence la présence de ces agents dans les deux types d’élevages. Menée dans des élevages allaitants charolais, elle repose sur le prélèvement de fèces de 73 veaux malades depuis moins de quatre jours, avant tout traitement, provenant de 22 élevages à épidémie d’entérite néonatale, et de 69 veaux témoins issus de 14 élevages indemnes. Les animaux malades sont âgés en moyenne de neuf jours, les indemnes de dix jours. Le statut vaccinal des mères est identique.

Les agents recherchés sont Escherichia coli (non sérotypable et sérotypes F5, F17, CS31A), Cryptosporidium, les rotavirus, les coronavirus et deux calicivirus (norovirus et nebovirus). Cette étude s’intéresse ainsi aux calicivirus, généralement non recherchés lors d’entérite néonatale, en partant de l’hypothèse qu’ils pourraient jouer un rôle dans la maladie, le norovirus étant la principale cause de diarrhée virale chez l’homme adulte.

Importance confirmée de la maîtrise des facteurs de risque

Si tous les agents infectieux sont retrouvés dans les deux types d’élevage, les E. coli non sérotypables et CS31A sont les plus fréquents, suivis des rotavirus. La prévalence des E. coli non sérotypables et F17 est même supérieure en élevage indemne, ce qui corrobore l’intérêt de rechercher les gènes porteurs de facteurs de pathogénicité de ces bactéries.

Concernant les coronavirus, aucun élevage indemne n’est positif par Elisa, mais 21 % d’entre eux le sont par RT-PCR (real time polymerase chain reaction). Le type d’analyse interfère donc dans le résultat obtenu.

La prévalence individuelle des Escherichia coli est équivalente chez les animaux sains et les malades. Toutefois, elle est plus importante chez ceux affectés par des rotavirus et des coronavirus. La prévalence pour le norovirus est plus élevée dans les élevages cliniquement atteints, ce qui suggère un rôle pathogène de ce virus en élevage allaitant en Bourgogne. En revanche, le nebovirus ne semble pas impliqué.

Ces résultats sont en faveur de l’intervention d’autres facteurs que la simple présence d’agents pathogènes pour le développement de la maladie. Ainsi, l’immunité passive du veau, apportée par les anticorps du colostrum, est primordiale, de même que les conditions d’élevage. L’importance de la maîtrise des facteurs de risque dans le contrôle de l’entérite néonatale est, par conséquent, confirmée par cette étude.

• 1 Bolon A. et coll. « Prévalence des agents responsables d’entérite néonatale du veau en Bourgogne : place des calicivirus. » Proceedings 27^e journée GTV Bourgogne. 012:93-97.