Adiós, Erasmus ?

Les voyages forment la jeunesse, selon le dicton. C’est encore plus vrai avec Erasmus, qui a permis à quelque 3 millions d’étudiants européens (y compris vétérinaires¹), depuis 1987, de suivre une partie de leurs études dans l’un des 33 pays ayant souscrit à ce programme. Un franc succès, tant sur le plan personnel qu’intellectuel, pour ceux qui l’ont expérimenté. Oui, mais après 25 ans d’existence, Erasmus risque de disparaître ! La faute à qui ? La crise économique, bien entendu ! « Le Fonds social européen est en cessation de paiement depuis le début du mois d’octobre », déplore l’eurodéputé français Alain Lamassoure, président de la commission des budgets au Parlement européen. Le financement d’Erasmus, comme d’autres programmes d’ailleurs, est désormais en danger, prévient-il.

Plus en détail, Bruxelles avait proposé de fixer le budget total de l’Union pour 2012 à 132,7 milliards d’euros, afin de financer l’ensemble de ces programmes. Or, le budget final, approuvé par les États membres et le Parlement européen, est en fait de 129,1 milliards. De plus, l’enveloppe 2012 a dû acquitter quelque 5 milliards de factures impayées du budget 2011, lui aussi sous-financé.

Pour l’année universitaire 2012-2013, la Commission européenne indique avoir déjà transféré 70 % des financements du programme Erasmus aux agences nationales, qui distribuent les fonds aux universités et aux étudiants. « Ainsi, pour ce semestre, jusqu’à la fin de l’année, il ne devrait pas y avoir de problème de paiement des bourses aux étudiants », précise Bruxelles. Mais qu’en sera-t-il ensuite ? La situation risque de perdurer, selon Alain Lamassoure, car 7 pays, dont la France, refusent déjà le projet de budget pour 2013 proposé par la Commission, à hauteur de 138 milliards d’euros, soit une hausse de 9 milliards (+ 6,8 %) par rapport à 2012. L’aventure de L’Auberge espagnole ne sera peut-être désormais plus… qu’un film !

• 1 Voir le dossier en pages 25-30 de ce numéro.