« Je n’ai jamais eu l’intention d’être vétérinaire en clientèle » - La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012

Nathalie Bed’hom-Chesnais

Dossier

Quels chemins vous ont amenée jusqu’au secteur agro-alimentaire ?

Quand j’ai intégré l’école de Lyon, mon ambition n’a jamais été de devenir vétérinaire en clientèle. J’avais envie de faire des choses sortant un peu de l’ordinaire, moins répétitives que j’imaginais qu’elles seraient en clinique vétérinaire. Mon parcours résulte en fait de hasards, d’expériences et de rencontres motivantes.

Mis à part le fait que j’appréciais beaucoup notre dynamique professeur d’Hidaoa, Christine Vernozy, j’ai eu l’occasion de décrocher un job d’été lors de mes études au Laboratoire vétérinaire départemental d’Alençon, en tant que technicienne. Le laboratoire, à travers les autopsies, la parasitologie et la microbiologie, m’a séduite. Puis j’ai fait mon stage de 3e année dans ce même LVD qui abritait dans ses locaux la Direction des services vétérinaires. Là, j’ai été plongée dans les analyses alimentaires, les visites d’industries agro-alimentaires (laiteries, etc.), les restaurants. Cela m’a beaucoup plu, d’autant que des encadrants dynamiques sont motivants et que le travail en équipe me correspond. Cela a été l’élément déclencheur. J’ai décidé par la suite de réaliser ma thèse sur la méthode HACCP et, pour cela, j’ai fait un stage chez Yoplait à Villeurbanne. Ma vocation était née. Après un passage par un petit cabinet de consultant en hygiène et qualité, j’ai intégré le groupe Servair1 en 1996.

Quelles sont vos activités au sein de ce groupe ?

J’ai réalisé plusieurs missions, telles que responsable hygiène d’une unité de fabrication de plateaux-repas. Cela consiste à assurer la sécurité alimentaire des produits à travers la maîtrise des conditions de fabrication, l’organisation des formations du personnel, la mise en place de la démarche HACCP, le suivi microbiologique des denrées. Les normes qualité et les systèmes de certification ISO 9001 ont également une importance considérable dans ce métier.

Je suis ensuite devenue adjointe à la direction qualité sur la partie sécurité alimentaire. Depuis 2008, je m’occupe également du volet développement durable chez Servair, qui englobe plusieurs aspects, notamment l’environnement (gestion des déchets, des plateaux, des eaux usées, etc.).

Mis à part les cours d’Hidaoa à l’école, je n’ai pas suivi, à proprement parler, de formations post-ENV comme le CEAV ou d’autres. Des formations internes en entreprise ont enrichi mes connaissances de base acquises à l’ENVL.

Être vétérinaire, est-ce un avantage ou un inconvénient pour travailler en IAA ?

Les deux ! De par ma formation, je dispose de connaissances médicales et, en cas de crise sanitaire, on fait appel à moi, surtout quand il s’agit d’une affection d’origine animale. Forcément, les maladies, cela nous parle et notre légitimité dans ce domaine est bien reconnue ! Ce fut notamment le cas lors de la “crise” de l’influenza aviaire H5N1, en 2006, où je me suis impliquée dans les plans de continuité d’activité de l’entreprise. Je me souviens aussi de la fièvre aphteuse, en 2001, quand des plateaux-repas d’avions avaient (à tort) été pointés du doigt comme point de départ de l’épizootie. Depuis, il existe d’ailleurs une réglementation concernant les dispositions à suivre pour les déchets de ces plateaux-repas. Les scientifiques ne sont pas si nombreux dans les entreprises agro-alimentaires, alors, de ce côté-là, notre formation est mise à l’honneur.

L’inconvénient, c’est d’arriver à se faire embaucher avec le diplôme de docteur vétérinaire, que les entreprises connaissent peu. Les managers qui cherchent des candidats ont tendance à recruter des profils similaires au leur, car ils sont en terrain connu, et perçoivent les forces et les faiblesses de leur propre diplôme. La diversité des acquis de nos études est globalement méconnue, notamment notre formation en hygiène et sécurité des aliments.

Quel est votre ressenti au global ?

Mon travail est multifacette et j’aime ça. Les vétérinaires ont de belles carrières à mener en IAA. Malheureusement, ils sont encore peu nombreux à s’y engager. Les jeunes semblent s’en désintéresser, c’est dommage !

1 Leader français de la restauration et des métiers de la logistique aérienne.

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