1 verrat sur 200 est porteur d’une anomalie chromosomique

Chez le jeune verrat, la prévalence des remaniements chromosomiques potentiellement responsables de troubles du développement et/ou de la reproduction est de 0,5 %. 1 porc sur 200 serait ainsi porteur d’une anomalie chromosomique. Tel est le résultat des travaux menés entre 2007 et 2010 par Alain Pinton et coll. (UMR 444 Inra/ ENVT) et présentés lors des Journées de la recherche porcine 2012¹.

8 à 17 anomalies chromosomiques identifiées par an

Des programmes de recherche visant à identifier et à caractériser les remaniements chromosomiques chez les espèces animales domestiques sont initiés depuis les années 70. L’UMR Inra/ENVT de génétique cellulaire de Toulouse a réalisé l’analyse chromosomique² de plus de 24 000 verrats. Entre 2007 et 2010, 8 377 porcs ont fait l’objet d’un contrôle chromosomique. Pour la plupart (90 %), ce sont de jeunes mâles âgés de 6 à 10 mois, essentiellement de race pure et en attente de leur agrément pour être acceptés dans un centre d’insémination artificielle.

Sur cette période, 42 remaniements chromosomiques de structure ont été mis en évidence (soit 8 à 17 par an), constitués à 90 % de translocations réciproques. Ces dernières consistent en un échange de matériel entre 2 chromosomes non homologues après une cassure sur chacun d’eux. Elles sont responsables de la production d’une proportion élevée de gamètes déséquilibrés dans la semence des mâles porteurs hétérozygotes et, par conséquent, d’une réduction de la prolificité des truies inséminées par ces verrats.

Parmi les translocations réciproques mises en évidence sur la période étudiée, 2 concernent les chromosomes Y et 1 autosome chez des verrats azoospermiques. Ont également été observées 2 inversions péricentriques (2 cassures sur le même bras chromosomique et recollement après l’inversion du fragment), 1 translocation robertsonienne (fusion de chromosomes non homologues avec perte des bras courts) et 1 anomalie non caractérisée.

Concernant les anomalies de nombre, 12 porcs ont présenté un mosaïcisme XX/XY et 2 possédaient 2 chromosomes Y.

L’apparition de remaniements chez des individus issus de parents à caryotypes normaux n’est pas prédictible. Depuis une vingtaine d’années, les contrôles chromosomiques per­mettent ainsi la détection d’individus porteurs et leur retrait de la reproduction, afin d’éviter la diffusion d’anomalies chromosomiques à l’origine de pertes économiques élevées.

• 1 Pinton A., Calgaro A., Bonnet N. et coll. Contrôle chromosomique des populations porcines en France : bilan 2007-2010. 44^es JRP, février 2012, 43-44.

• 2 Technique d’analyse chromosomique par coloration en bande : Ducos A, Berland HM, Pinton A et coll. Nine now cases of reciprocal translocation in the domestic pig (Sus scrofa domestica L.). J. Hered. 1998;89:136-142.