Quel regard portez-vous sur le cursus vétérinaire actuel ? - La Semaine Vétérinaire n° 1509 du 28/09/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1509 du 28/09/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Nous développons la médecine des populations

Pierre Guérin, professeur en biologie et pathologie de la reproduction à Lyon.

Le cursus vétérinaire n’est pas mal construit, notamment avec la création de la 5e année de spécialisation qui, selon moi, est une bonne chose. Le passage en modules est également un point fort de ses récentes évolutions. Faire un module urogénital avec des anatomistes, des histologistes, des physiologistes ou encore des spécialistes de la reproduction permet d’étudier un appareil dans son ensemble, avec son fonctionnement, ses dysfonctionnements, etc., même si la collaboration entre disciplines reste encore délicate.

Côté point faible, je pointerai la difficulté à disposer d’animaux, notamment de bovins, pour apprendre le métier. Restrictions budgétaires oblige, hélas ! Cette année, à VetAgro Sup, nous allons travailler à développer l’enseignement de la médecine des populations. C’est la 3e année que nous le faisons. Avec des collègues zootechniciens, nutritionnistes, nous nous orientons de plus en plus vers ce domaine. Tous nos étudiants de 4e année partent en visite d’élevage dans les monts du Lyonnais. C’est l’occasion pour eux de détecter des métrites, d’effectuer des échographies et des palpations transrectales. Cette médecine de groupe renforce leur sensibilisation à la prévention.

Nous mettons en œuvre notre réforme des unités de valeur

Hervé Pouliquen, directeur des formations vétérinaires à Nantes.

Le cursus général s’est indéniablement renforcé avec la 5e année, qui permet un approfondissement. Son point faible, cependant, tient à l’entrée tardive des étudiants en clinique. Il serait, à mon avis, judicieux de l’introduire dans le cursus dès la 3e année. À Nantes, nous profitons pleinement de la latitude dont nous disposons pour organiser l’enseignement. Dès cette rentrée, nous allons mettre en œuvre notre réforme des unités de valeur sur les 3 premières années. L’ensemble a été refondu, les semestres sont rééquilibrés et, dorénavant, la moitié des UV sont intégratives, transdisciplinaires et structurées par filières. Cela constitue, à mon sens, un plus pour les étudiants. Nous allons également lancer cette année une nouvelle réflexion sur les stages. Celui, obligatoire, de 6 semaines à l’étranger sera, bien entendu, conservé. Mais je pense qu’il faudrait imposer aux étudiants des thématiques, voire des périodes de stage au cours des 3 premières années. Ils ont, en effet, tendance à rester sur leur première idée et à ne pas souhaiter découvrir d’autres aspects du métier du vétérinaire que celui pour lequel ils sont entrés à l’école. Je compte sur une évolution dans ce sens dès la rentrée prochaine, pour instaurer une nouvelle politique de stages à Nantes.

Le cursus est trop long, aux dépens du 3e cycle

Pierre-Louis Toutain, professeur en physiologie et thérapeutique à Toulouse.

L’actuelle formation des vétérinaires en France est trop longue. Le 1er cycle est chronophage et le 3e cycle ne joue pas pleinement son rôle dans la formation des élites de la profession. À juste titre, les classes préparatoires ne sont pas considérées par nos collègues européens comme étant de l’enseignement supérieur. Il conviendrait de les remplacer par un 1er cycle intégré aux écoles et reconnu par l’Université. Les 2 premières années seraient consacrées aux sciences fondamentales nécessaires à notre métier, tandis que serait assurée une bonne gestion des élèves ayant échoué au concours clôturant ce cycle. Le reste du cursus serait dédié aux sciences cliniques. Les 2 années ainsi gagnées permettraient alors au 3e cycle de devenir attractif pour des étudiants encore à bac + 5. Pour les 3es cycles à vocation professionnelle, une ambition européenne doit être privilégiée avec la création d’un nombre adéquat de programmes de résidence accrédités par les collèges européens. Pour les 3es cycles à vocation académique, l’obtention d’un PhD devrait pouvoir se faire sur des thématiques correspondant aux motivations des vétérinaires. Cela impliquerait une recherche clinique soutenue dans les écoles et des partenariats plus nombreux avec des institutions comme l’Inserm.

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