Production mellifère : de la cicatrisation à l’antiride

Quelques produits issus de l’apiculture possèdent des propriétés pharmacologiques particulières, connues d’ailleurs depuis longtemps pour certaines. Pour aller au-delà, des membres de l’université et de la faculté de pharmacie de Limoges ont étudié des miels dont les spécificités de composition procurent des propriétés cicatrisantes des plaies et régénératrices de la peau.

Après la culture de fibroblastes dermiques humains, deux miels (l’un de trèfles de Nouvelle-Zélande et l’autre des abeilles noires de l’île d’Ouessant), ainsi qu’une gelée royale de Sologne ont été sélectionnés grâce à des techniques de biologie moléculaire (puces à ADN, dosages enzymatiques, zymographie, etc.).

Une action sur la fermeté de la peau

Il a été démontré que ces produits agissent sur la matrice extracellulaire dermique. Le miel de trèfles favorise la migration cellulaire, et induit l’expression des gènes codant pour la β-1,4 galactosyltransférase (enzyme qui intervient dans le dépôt du collagène fondamental et joue à ce titre un rôle dans le processus de cicatrisation) et pour le TGF-β1 (impliqué dans la tension des fibres et le remodelage des tissus). Le miel d’abeilles noires est riche en oligoéléments (sélénium, magnésium, sodium, silicium) et en acides aminés essentiels, dont la présence est requise pour la synthèse des constituants de la matrice extra­cellulaire. Quant à la gelée royale, elle inhibe la surexpression des métalloprotéases (capables de dégrader l’ensemble des protéines de la matrice extracellulaire) et, parallèlement, possède une action positive sur la fibrilline (protéine assurant l’élasticité de la peau). En agissant précisément contre la perte de fermeté de la peau et l’apparition de micro­déchirures cutanées, ces substances préviennent efficacement l’apparition des rides et des ridules. Ils ouvrent ainsi des perspectives en cosmétologie pour la préparation de nouveaux topiques en charge de la lutte contre le vieillissement cutané.