Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/ABEILLES
Auteur(s) : CYRIL PARACHINI-WINTER
Varroa destructor est l’un des parasites de l’abeille Apis mellifera, chez laquelle il sévit souvent sous forme épizootique. L’impact de la varroase est considérable, tant sur le plan pathologique qu’au niveau économique. Nombre de participants aux journées scientifique et vétérinaire apicoles1 ont pu constater que la recherche sur cette maladie ne s’essouffle pas. Bien au contraire, les innovations sont nombreuses et les connaissances s’aiguisent.
Des équipes de recherche de Montpellier SupAgro et de l’ENV d’Alfort ont tenté de comprendre les facteurs qui influent sur la fertilité de l’acarien. Dans l’alvéole operculée, la femelle n’est fécondée qu’une seule fois et stocke la semence dans une spermathèque. Mais certaines femelles sont stériles, sans qu’il soit actuellement possible de trancher entre une cause fonctionnelle ou un trouble de fécondation.
Les appareils reproducteurs de plus de 300 femelles ont été disséqués dans ce but. Il est apparu assez clair que la saison n’influence pas le contenu en spermatozoïdes de la spermathèque. Ce contenu ne varie pas davantage entre les femelles phorétiques (celles qui sont sur les abeilles adultes) et fondatrices (celles qui entrent dans la cellule pour débuter un cycle de reproduction). Par ailleurs, le nombre de spermatozoïdes présents chez les fondatrices est suffisant pour assurer la fécondation de tous leurs ovocytes, et la viabilité des spermatozoïdes est bonne. Ainsi, la charge spermatécale n’est pas le facteur qui limite la fertilité.
Une hypothèse naissante implique des kairomones, émises par les abeilles, qui stimuleraient la reproduction de Varroa. Une telle adéquation entre le parasite et son hôte ouvre des perspectives de lutte : finalement, peut-être suffirait-il de perturber cet équilibre pour mettre à mal les capacités de reproduction de l’acarien ?
Des études menées par la Fnosad2 depuis 2007 sur des médicaments acaricides montrent que les objectifs fixés (moins de 50 Varroa résiduels à la sortie de l’hiver pour une efficacité de 90 à 95 %) ne sont pas atteints, et soulignent l’urgence de développer de nouvelles spécialités. En particulier, les résistances à l’amitraz d’Apivar(r) ou au tau-fluvalinate d’Apistan(r) sont préoccupantes.
Des travaux de modélisation moléculaire sont donc entrepris pour découvrir de nouveaux composés anti-Varroa plus efficaces, moins toxiques pour l’abeille, et qui s’affranchissent des problèmes de bioaccumulation. Et cela non en créant de nouvelles molécules, mais en détectant, dans des principes actifs existants, un potentiel acaricide jusqu’alors insoupçonné. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (iAche) ont, dans ce cadre, retenu toute l’attention des chercheurs. Le pyrimicarbe et le formetanate, moins lipophiles et moins toxiques que les autres iAChe pour l’abeille (notamment en raison d’une chaîne polaire plus longue en position méta du groupe phényl), apparaissent comme d’excellents candidats pour renforcer l’arsenal thérapeutique.
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