Deux spécialistes ès médicaments

La Selarl¹ dans laquelle Gilles Bastien était associé est une structure comprenant 2 cabinets, l’un issu de la fusion de 2 autres cabinets à Brioude, l’autre à Brassac-les-Mines², et où exerce encore son épouse. Tous deux ont fait du médicament leur cheval de bataille. Les circonstances ont conduit Gilles Bastien à intégrer la centrale vétérinaire Covely, l’une des premières à voir le jour à la fin des années 70 : « J’ai suivi les pas de mon prédécesseur à la présidence du syndicat des vétérinaires de Haute-Loire, qui se trouvait être également l’un des fondateurs de cette centrale. » La vocation de ces coopératives de distribution de médicaments vétérinaires était de fournir à tous les cabinets n’importe quelle spécialité, au même prix pour tous, livrable sous moins de 48 heures et avec une seule facturation. « Après l’époque où chacun devait composer avec une quarantaine de laboratoires et autant de factures, se souvient Gilles Bastien, cela nous a facilité la vie. »

Administrateur dès 1986 puis président-directeur général de Covely, il est resté le président du site de Lyon lors de la fusion des 4 grandes coopératives couvrant l’ensemble du territoire français, qui a formé le groupe Alcyon. « C’est aujourd’hui la plus grande centrale d’Europe et surtout un outil au service de la profession. Dans son domaine de compétences (médicament, matériel, équipement, financement), elle a favorisé la mutation du cabinet vétérinaire en entreprise moderne. »

Un guide des bonnes pratiques

De son côté, Jacqueline Bastien développe depuis 20 ans des outils méthodologiques à l’usage de ses confrères. Lors de la crise de la Listeria dans les produits charcutiers et au lait cru, en 1992, elle convainc les services vétérinaires départementaux de l’utilité de l’implication de ses confrères dans ce domaine, « parce que si des germes pathogènes sont retrouvés dans le lait, on peut penser que les animaux en sont responsables ».

Entrée à la commission “qualité du lait” puis au conseil d’administration de la SNGTV – dont elle est la vice-présidente depuis 9 ans –, elle a pu concevoir, avec des confrères, des outils permettant aux vétérinaires de faire des analyses de risques chez le producteur, de saint-nectaire dans un premier temps puis de salers 10 ans plus tard : « Notre travail a permis de montrer à l’administration, inquiète, que nous pouvions aider les producteurs fermiers à obtenir une qualité compatible avec ce qui était exigé d’un produit alimentaire. »

Au sein d’un groupe de travail de la SNGTV, elle pilote l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques du médicament vétérinaire à l’usage des praticiens, « une sorte de lecture opérationnelle de la réglementation, très complexe ». Également en charge du dossier “antibiotiques” à la SNGTV, elle coordonne le travail de recommandations, pour la fin 2013, de bonnes pratiques de prescription pour l’ensemble des praticiens, toutes filières confondues : « Sur le médicament, nous devons être irréprochables. Nous avons l’ambition de transposer ces outils sous une forme beaucoup plus souple, sur Internet… »

• 1 Société d’exercice libéral à responsabilité limitée.

• 2 Brassac-les-Mines est à la limite de la Haute-Loire, mais dans le Puy-de-Dôme, à 20 km de Brioude.