Une équipe et des animaux plus heureux

Quand nous avons décidé de bâtir notre clinique, la mairie nous a cédé un terrain entre un bassin de rétention et un bassin de filtration. Nous ne pouvions pas faire n’importe quoi. Nous devions agir dans le respect de l’environnement, et c’est exactement ce que nous avons décidé de faire. Nous voulions quelque chose d’accueillant et de joli en accord avec notre conception des soins vétérinaires, proche de la vision anglo-saxonne du nursing, la caresse qui guérit », explique Maria-Luz Truffet (lauréate du 2^e prix VDD en 2009). Elle a donc fait appel à un cabinet spécialisé, BCDE Architecture. Il s’agissait de concevoir une clinique basse consommation, dotée d’une structure en bois, de panneaux photovoltaïques, d’une terrasse végétale et d’une ventilation réversible. « L’équipement intérieur est entièrement pensé pour que les animaux et l’équipe évoluent dans un environnement apaisé. Les sols souples amortissent le bruit des pas, le bois sur les murs et les peintures douces génèrent une ambiance paisible. Dans nos 180 m², nous avons séparé le circuit des chiens de celui du chat, qui est devenu le plus important. » Pour améliorer encore les conditions d’hospitalisation des chats, et par conséquent les conditions de travail de l’équipe, la clinique a investi dans des cages mélaminées équipées de tablettes. « Nous avons été les premières à faire venir ces cages Aristocat. L’ambiance est proche de celle que les chats peuvent avoir à la maison. »

Dans cette clinique qui se veut « accueillante et chaleureuse », l’équipe n’a pas eu de mal à trouver ses marques et à prendre de nouvelles habitudes de travail. « Les clients, eux aussi, ont vite adhéré à notre approche différente. En plus du confort de l’animal, nous avons recours à l’ostéopathie, à l’acupuncture et à l’homéopathie. Nous faisons un usage limité des antibiotiques et nous privilégions l’anesthésie gazeuse. Nous agissons proprement, rapidement, et cela a un coût. J’avoue que la différence de prix n’est pas toujours facile à expliquer aux clients, d’autant qu’ici la concurrence est rude. Mais l’expérience plaide en notre faveur », confie la praticienne.

Selon elle, les clients sont convaincus par les techniques de la clinique et sont fidèles. Finalement, la seule ombre au tableau dans cette aventure, c’est le budget. « Même si l’on finit par s’y retrouver 3 ans après, grâce aux économies générées et au taux de fréquentation de la clinique, en plus des dérapages financiers par rapport à l’enveloppe prévue, cette construction nous a coûté 10 % de plus qu’un bâtiment classique et beaucoup d’énergie ! Nous sortions des sentiers battus et à l’époque nous étions des “cobayes”. Heureusement, nous restons convaincues du bien-fondé de notre démarche et, chaque jour, l’équilibre de notre équipe et de notre clientèle nous donne raison », conclut-elle aujourd’hui, avec du recul.