Rhodococcose : des facteurs de risque consolidés - La Semaine Vétérinaire n° 1505 du 31/08/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1505 du 31/08/2012

Maladies infectieuses en élevage

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SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Marine Neveux

Les derniers travaux sur la rhodococcose sont prometteurs, tant sur le plan de la gestion de la maladie que sur la stratégie vaccinale, comme l’a montré la journée organisée le 13 juillet dernier à Goustranville (Calvados).

La rhodococcose était à l’honneur en juillet sur les terres normandes. En effet, Deauville accueillait le 5e workshop international sur cette affection, puis le 13 juillet, l’Anses de Groustranville (Calvados) et la fondation Hippolia, soutenue par Pfizer, organisaient un colloque réunissant vétérinaires et socioprofessionnels de la filière équine. Le colloque du 13 juillet, « dans la continuité du workshop, a permis de bénéficier des meilleurs spécialistes », s’est réjoui notre consœur Claire Laugier, directrice du laboratoire de pathologie équine de l’Anses.

Point sur le diagnostic, le traitement, les pratiques d’élevage, la recherche vaccinale, etc.1

Des facteurs de risque identifiés

Le Pr Noah Cohen (université du Texas) est venu notamment détailler les recommandations fondées sur la médecine factuelle et les perspectives, principalement américaines2. Des résultats appuyés et étayés par une étude française récente que notre consœur Jackie Tapprest (Anses Goustranville) est venue présenter : « La taille de l’élevage apparaît comme un facteur de risque prépondérant selon une enquête réalisée auprès des vétérinaires bas-normands. » Plus de 60 % des élevages de grande taille sont en effet infectés (voir tableau). Donc, l’effectif annuel de poulains se révèle être un bon indicateur.

L’enquête a été réalisée dans 93 élevages bas-normands, 64 élevages témoins versus 29 atteints régulièrement. « En plus de l’effet taille, nous avons donc fait ressortir un effet densité, quand il y a un dépassement de la capacité maximale d’accueil des poulinières (estimé par l’éleveur), mais aussi de la densité sur les herbages. Cela représente des facteurs de risque. »

En outre, un fort pourcentage de naissances de mai à juin représente un autre facteur de risque, cohérent avec la sensibilité des poulains et les mois chauds pour ceux nés tardivement. « Nous constatons vraiment des variations du nombre de cas en autopsie selon la climatologie (années pluvieuses : moins de cas) », a confirmé Jackie Tapprest.

La poussière constitue encore un autre facteur de risque important2.

Bien analyser le diagnostic

Steeve Giguère (université américaine de Géorgie) et Pierre-Hugues Pitel (laboratoire Frank Duncombe, Calvados) ont détaillé les techniques diagnostiques de R. equi. Elles font notamment appel à la culture bactériologique ou à l’amplification génique (PCR) de vapA par PCR d’un échantillon trachéal. D’un point de vue pratique, Steeve Guigère a mis en garde sur l’importance d’utiliser la culture d’un échantillon trachéal. « Attention à l’écouvillon réalisé dans les naseaux, car le résultat peut être lié à l’environnement », a ajouté Pierre-Hugues Pitel.

En outre, comme l’a détaillé notre consœur Monica Venner (clinique équine de Destedt, Allemagne), « l’échographie aide beaucoup à visualiser l’extension de l’affection pulmonaire ».

Le traitement a aussi été discuté par Monika Venner et Claire Scicluna (praticienne à Chamant) dans le contexte de l’antibiorésistance : « Nous conseillons toujours un traitement à la rifampicine avec un macrolide, il ne faut pas faire de monothérapie. »

Des pistes vaccinales intéressantes

Les pistes de recherche sur la vaccination sont intéressantes, même si elles restent actuellement à l’état expérimental. Le Pr José Vasquez Bolland (université d’Édimbourg) est venu présenter un nouveau vaccin candidat3.

« Il n’y a pas encore de vaccins disponibles, car la stratégie vaccinale est compliquée par la nature intracellulaire de la bactérie et, en l’absence de modèle infectieux de la maladie, du coût important de l’expérimentation animale », a détaillé Julien Cauchard (Anses Dozulé).

En outre, notre consœur Bénédicte Ferry (IFCE) a détaillé une procédure intéressante de maîtrise du risque3.

  • 1 Voir aussi en page 48 de ce numéro.

  • 2 Voir aussi les articles relatant le consensus de l’Acvim de l’an passé dans les n° 1478, 1480, 1481 et 1482 de La Semaine Vétérinaire.

  • 3 À venir dans notre prochain numéro.

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