Rétablir la proximité

Il est important de se positionner différemment, de se démarquer des supermarchés de la croquette ou de l’hôpital pour chiens. Quand j’ai créé ma clinique, en 2003, j’avais un double objectif : apporter à la campagne un service de ville, tout en offrant aux propriétaires et à leurs animaux un environnement de soins serein et agréable. Mon envie était d’établir une relation de proximité équivalente à celle qui se tisse avec le médecin de famille, explique Patricia Horion. Le bâti étant très cher dans ma région, j’avais plus intérêt à faire construire qu’à rénover. J’en ai profité pour faire une clinique à mon image. Cela n’a pas été facile. Lorsque j’ai contacté les prestataires et que je leur ai expliqué ce que je voulais, ils m’ont tout simplement dit que ça n’avait rien à voir avec une clinique vétérinaire. Ils m’ont prise pour une folle ! J’ai donc cumulé les fonctions de vétérinaire et de maître d’œuvre pour aller jusqu’au bout de mon projet. »

Bâtir une clinique “verte” est plus coûteux

Un bâtiment à ossature en bois équipé d’un plateau technique, d’une pompe à chaleur et d’un chauffage par le sol a finalement vu le jour sur un terrain de 4 000 m² au sein d’une zone d’activité. « Entourée d’un jardin de vivaces, de moutons “tondeuses” et du plus grand élevage de taupes des Deux-Sèvres, dotée d’une cour intérieure, cette clinique répond à mes convictions. Au jour le jour, nous effectuons un tri complet, nous récupérons les eaux usées, nous limitons les impressions. Grâce à notre centrale de désinfection, nous utilisons peu d’eau et un minimum de produits détergents.

Loin de me faire réaliser des économies, puisque cette construction m’a coûté 20 % de plus qu’un bâtiment classique, ce projet m’a permis de passer à l’acte, de concrétiser mes convictions. En offrant une image claire de ce que je suis, je sélectionne la clientèle qui me correspond. Les clients viennent chez moi parce que c’est agréable, je les reçois comme j’aimerais être reçue », ajoute-t-elle.

Cette continuité est en lien avec la démarche écologique. « Il y a une relation juste entre la façon dont on prend soin de la nature et celle dont on traite l’animal. Et ça marche ! L’activité a démarré de façon fulgurante et continue à croître au-delà de mes espérances. » Ce projet de clinique verte a un coût certain, mais le retour sur investissement vaut visiblement le coup.