L’expérience prévaut

Dans l’article intitulé « De l’usage approprié ou inapproprié de certains termes » sont abordées la définition et la qualification du consultant. La question d’un praticien est rapportée : « Quid des consultants non vétérinaires ? » La réponse – « ceux-ci peuvent malheureusement s’appeler comme ils veulent » – pourrait laisser penser que les non-vétérinaires ne peuvent pas se prévaloir de ce titre.

On attend d’un consultant qu’il soit un expert dans le domaine concerné. Le plus souvent, cette expertise est le fruit d’une formation et de l’expérience. À cet égard, s’agissant de la santé animale, il ne fait pas de doute que certains vétérinaires peuvent légitimement se prévaloir de ce titre de consultant, qu’ils possèdent ou non un diplôme de spécialiste reconnu.

Cependant, il existe, dans les écoles vétérinaires et les organismes de recherche tels que l’Anses et l’Inra¹, des chercheurs non vétérinaires impliqués en santé animale. Leur statut leur permet d’exercer une activité de consultant rémunérée. Le fait que certains d’entre eux soient membres de différentes commissions à l’échelle nationale, notamment à l’Anses, indique que leur expertise est reconnue. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, certains domaines ne leur sont pas inaccessibles. Ainsi, à l’Inra de Nouzilly, un ingénieur, non vétérinaire, ayant acquis une réputation internationale dans le domaine vétérinaire, mais aussi médical, a exercé en chirurgie. Cela tend à prouver que la part de l’expérience peut parfois se révéler prépondérante par rapport à la formation initiale et/ou au diplôme.

J’aurai donc une conclusion moins alarmiste que celle de l’article en considérant que les vétérinaires et les non vétérinaires, quels que soient leur formation initiale et/ou leur diplôme, ne peuvent pas se prévaloir longtemps de leur titre de consultant s’ils n’apportent pas la preuve de leur compétence.

• 1 Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire. Inra : Institut national de la recherche agronomique.