1re synthèse de la surveillance des virus influenza porcins - La Semaine Vétérinaire n° 1503 du 06/07/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1503 du 06/07/2012

Filière porcine

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SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : NATHALIE DEVOS

62,4 % des souches sont de sous-type H1N1 du lignage enzootique européen avian like swine H1N1 et près de 32 % de sous-type H1N2 (en majorité du lignage enzootique européen human-like reassortant swine H1N2).

La première synthèse annuelle (avril 2011 à avril 2012) du dispositif national de surveillance des virus influenza porcins a récemment été publiée sur le site du ministère de l’Agriculture1. Le dispositif2 de surveillance événementielle des épisodes grippaux en élevage porcin a ainsi permis, en un an d’existence, d’investiguer 171 élevages dans 6 régions (voir encadré). Ceux où des syndromes grippaux ont été signalés sont majoritairement de type naisseurs-engraisseurs (80,5 %), même si tous les types d’élevage sont touchés.

Aucun virus H1N1 réassortant

Les analyses de première intention mettent en évidence la présence du génome du virus influenza A dans 108 des 171 élevages analysés (63,2 % des cas). Inversement, 36,8 % des élevages, bien qu’ayant été prélevés en raison de l’expression d’un syndrome grippal, se sont révélés négatifs vis-à-vis d’une infection grippale.

Plus en détail, les analyses ont déterminé le sous-type viral qui sévit dans 84 élevages sur les 108 détectés positifs, selon les rapporteurs. Pour 23 exploitations, il n’a pas été possible d’identifier le virus incriminé et 1 dossier est en cours d’analyses.

Les souches identifiées sont majoritairement de sous-type H1N1 (62,4 %), appartenant au lignage enzootique européen avian like swine H1N1. Aucun virus H1N1 réassortant (c’est-à-dire possédant une hémagglutinine de type human-like et issu d’un réassortiment entre les virus influenza porcins enzootiques H1N1 et H1N2) n’a été détecté.

Des virus réassortants (rH1N2) de nouvelle génération

27 souches de sous-type H1N2 (soit 31,8 %) sont également dénombrées. La plupart (29,4 %) appartiennent au lignage enzootique européen human-like reassortant swine H1N2. En revanche, 2 virus de sous-type H1N2 (soit 2,4 % des isolats) se sont révélés être des réassortants (rH1N2) de nouvelle génération entre les lignages enzootiques, c’est-à-dire des virus ayant acquis le gène de l’hémagglutinine H1 d’origine aviaire des souches enzooti­ques avian-like swine H1N1. En outre, dans un élevage, 2 souches de sous-types différents ont été isolées chez un même animal (H1N1 et H1N2).

Dans le cadre stricto sensu du dispositif, aucun virus du lignage européen enzootique human-like swine H3N2 (voir ci-après) n’a été détecté.

Les auteurs soulignent le fait qu’un élevage s’est révélé positif vis-à-vis du virus pandémique A/H1N1 (2009) au cours de la période de surveillance. Il a été isolé chez des truies gestantes, prélevées en octobre 2011 dans un élevage naisseur situé en Haute-Loire. Les prélèvements, réalisés au mois d’octobre 2011, c’est-à-dire avant la nouvelle vague épidémique saisonnière de l’hiver 2011-2012 chez l’homme, les rapporteurs émettent l’hypothèse d’une infection par un virus H1N1 pandémique, en circulation dans la population porcine depuis plusieurs mois. Ce virus aurait été transmis de l’homme au porc, soit lors de la vague épidémique de l’hiver 2010-2011, soit à l’occasion de la pandémie 2009-2010.

H3N2 dans le Nord et H1N1 pandémique 2009 dans le centre du pays

Enfin, et il est important de le noter, les auteurs soulignent le fait que des régions sont dépourvues d’animateur régional. Le dispositif de sur­veillance n’est donc pas opérationnel sur l’ensemble du territoire. Dans certaines de ces zones sans animateur, des vétérinaires ont quand même exprimé leur souhait d’être volontaires pour participer à la surveillance. Des initiatives organisées hors du dispositif national ont ainsi permis de mettre en évidence des infections à virus H3N2 dans le Nord et de confirmer la circulation du virus H1N1 pandémique 2009 dans les régions centrales de l’Hexagone.

Ces détections confirment la nécessité et l’intérêt d’un dispositif opérationnel dans tou­tes les régions, concluent-ils.

  • 1 Note de service DGAL/SDSPA/N2012-8114 du 6/6/2012 qui inclut le rapport de l’Anses Ploufragan-Plouzané.

  • 2 Les partenaires de ce dispositif de surveillance sont la DGAL, Coop de France, le LNR influenza porcin de Ploufragan, les laboratoires vétérinaires agréés, les Draaf, les animateurs régionaux et les vétérinaires volontaires. Retrouvez le tableau du bilan de la surveillance de 4/2011 à 3/2012 sur WK-Vet.fr http://www.wk-vet.fr/mybdd/?visu=164&article=164_3964

Le dispositif de surveillance en chiffres

→ Données issues de 6 régions et de 12 départements : Bretagne (22, 29, 35, 56), Pays-de-la-Loire (44, 49, 72, 85), Aquitaine (64), Auvergne (43), Centre (41) et Champagne-Ardenne (51).

→ 46 vétérinaires volontaires.

→ Animateurs régionaux nommés dans 12 régions sur les 22 que compte la France métropolitaine, d’après la DGAL.

→ 8 laboratoires agréés pour les analyses.

→ 3 écouvillons nasaux chez 3 porcs différents en hyperthermie.

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