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Formation
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
– De nombreux pays européens ont signalé, et continuent de le faire, des cas dus au virus West Nile.
– L’épidémiologie est changeante en Europe.
– Des souches variées circulent selon les pays et la lignée 2 prend progressivement une ampleur inquiétante.
– Un risque d’épizootie pèse sur la France pour les années à venir.
L’extension de la maladie de West Nile en Europe incite à la suspecter lors de symptômes nerveux chez le cheval. Les cas sont observés de fin août jusqu’à début novembre. Le vecteur de transmission le plus important est le moustique Culex, présent dans de nombreuses régions en Europe.
Différentes espèces d’oiseaux sont sensibles au virus West Nile, mais pas toutes. Il provoque chez elles des symptômes de faiblesse, de léthargie, d’anémie, des troubles de l’équilibre et des difficultés pour marcher.
Chez l’homme et les chevaux, l’incubation va de 3 à 15 jours. La maladie, asymptomatique dans 70 % des cas, revêt aussi une forme modérée (20 %, syndrome pseudogrippal) et une forme nerveuse (10 %).
En France, les symptômes relevés chez les chevaux sont une ataxie (65 % ), une parésie-paralysie (49 %), une hyperthermie, des fasciculations musculaires, une l’anorexie, etc.
Comme d’autres affections peuvent ressembler à celle de West Nile, un diagnostic de laboratoire est nécessaire au diagnostic de certitude.
Il n’existe pas de traitement spécifique à cette maladie, mais seulement une thérapeutique de soutien. La prophylaxie fait appel à la protection contre les moustiques et 2 vaccins sont aujourd’hui commercialisés en France.
Outre-Atlantique, entre 1999 et 2011, plus de 25 000 cas ont été recensés chez les chevaux (plus de 10 000 rien que pour 2002 !). En 12 ans, le virus a aussi provoqué 1,5 à 3,4 millions d’infections humaines à West Nile et des taux de mortalité élevés chez les oiseaux.
L’exemple américain montre qu’il convient d’adapter le programme de surveillance, et de s’appuyer sur les sentinelles que représentent les oiseaux et les chevaux.
En Europe, la surveillance est clinique ou passive. Il existe également une surveillance active, via un réseau épidémiologique pour la détection des séroconversions chez les oiseaux et les chevaux. Les alertes sont lancées majoritairement en présence de cas cliniques chez l’homme et les chevaux.
L’épidémiologie de la maladie a changé et elle devient endémique (Italie, Espagne). Plusieurs épizooties de West Nile ont touché le sol européen depuis 2008 et un nombre croissant de pays doivent y faire face (Italie, Autriche, Hongrie, Roumanie), même si les situations diffèrent.
La région du bassin méditerranéen apparaît comme la plus à risque, avec la présence des lignées 1 et 2.
Dès 1998, des cas sont recensés en Italie. À partir de 2008-2009, une activité soutenue du virus West Nile est notée dans d’autres pays (Autriche, Hongrie et Roumanie). Un pic est atteint en 2010, avec une dizaine d’États européens touchés (certainement en raison d’un climat chaud et humide) et l’apparition de la lignée 2. La localisation des cas chevauche des zones de marais et le trajet migratoire des oiseaux.
En 2008, des formes neuro-invasives sont constatées : 9 chez l’homme, 32 chez le cheval. En outre, 751 infections à virus West Nile sont avérées chez des chevaux (sérologie) dans 226 écuries. Le virus s’installe et devient endémique.
En 2009, la maladie se maintient, avec une trentaine de cas recensés en Émilie-Romagne.
En 2010, le virus s’installe progressivement dans le centre du pays, puis gagne la Sardaigne et la Sicile. Des cas restent asymptomatiques, révélés par des sérologies positives.
En Hongrie, la lignée 2 a été mise en évidence en 2008 chez des chevaux. La situation reste sous surveillance.
En 2010, le virus de lignée 2 a aussi fortement touché la Grèce.
Tous les ans, des cas sont confirmés chez l’homme en Roumanie. Chez le cheval, ce n’est pas encore le cas, peut-être parce qu’ils sont moins bien identifiés.
En Roumanie, la circulation virale est ancienne et endémique, avec des pics certaines années. Une épidémie importante a touché le pays en 1996 et en 1997.
La France a recensé des cas en 2000, en 2003 (cas humains et équins dans le Var, dans des zones sèches, mais à proximité d’eaux stagnantes et de régions de migration des oiseaux), en 2004 et en 2006 (dernier foyer près de Perpignan avec des cas équins) pour les années récentes. La circulation du virus est donc modérée. Des enquêtes sérologiques et épidémiologiques sont menées. La modélisation des zones à risque pour la circulation du virus West Nile dans le Sud montre que le pourtour méditerranéen en fait partie.
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