Seuls 5 CHV sont reconnus par l’Ordre

Cette communication fait suite à l’activisme de certains CHV », explique Marc Veilly du Conseil supérieur de l’Ordre, mais répond également aux interrogations parfois vives de certains confrères sur le sujet.

Actuellement, le contrôle de l’appellation CHV est systématique et effectué a posteriori. « Nous considérons qu’un délai de 2 mois est raisonnable pour pouvoir réaliser cette évaluation », précise Marc Veilly. À ce jour, 5 CHV ont donc été contrôlés et validés par les CRO.

Didier Schmidt-Morand (CHV Atlantia, Nantes) peut en témoigner, « l’ASV de nuit était en astreinte » en 2003. Or la nouvelle lecture de l’Ordre ces dernières semaines est plus « sévère », puisque « l’astreinte de l’ASV (aujourd’hui échelon 5) doit être effectuée sur place », souligne notre confrère, voyant ainsi l’appellation du CHV Atlantia remise en question. La notion d’astreinte sur place est en effet plus délicate à mettre en place vis-à-vis du Code du travail.

Réflexion en cours sur les DPE

L’appellation de CHV entre d’ailleurs dans le contexte plus large du travail mené actuellement par l’Ordre et les différentes organisations de notre profession : les domiciles professionnels d’exercice (DPE) sont en cours de refonte. L’objectif est de valider un cahier des charges pour que les différentes structures qui seront définies (bureau, cabinet, clinique, CHV, centre de spécialistes vétérinaires) répondent aux attentes des clients avec clarté. L’Ordre devrait d’ailleurs rendre sa copie d’ici à la rentrée.

Vers des CHV équins ou ruraux ?

L’arrêté du 4 décembre 2003 définit le cahier des charges que doivent respecter les établissements de soins vétérinaires, dont font partie les CHV. Mais il est essentiellement focalisé sur le matériel et les locaux. Plusieurs questions sont donc actuellement soulevées, comme la gestion des gardes de nuit au niveau des CHV, la possibilité de pouvoir mobiliser une équipe, les spécificités liées à l’équine, à la rurale, etc. « L’arrêté a été rédigé sous l’angle de la canine, explique Marc Veilly. Mais il n’y a pas de raison pour que, demain, nous ne puissions pas valider des CHV équins ou bovins. L’idée est avant tout celle du service apporté au public. »

« Nous sommes favorables à ce qu’il y ait des CHV en équine, poursuit Jean-Yves Gauchot, président de l’Association vétérinaire équine française (Avef). Mais l’arrêté de 2003 est trop précis. Il conviendrait de définir les grands principes et d’établir, à côté, une grille d’inspection. » En outre, un accès des ASV à l’échelon 5 en équine, via la validation des acquis de l’expérience (VAE), serait une piste à envisager. En effet, ils possèdent les compétences sur le terrain, mais pas toujours la qualification qui correspond.

Une autre problématique spécifique à la pratique équine est aussi à résoudre : « Il y a peu d’ASV et, en parallèle, beaucoup de collaborateurs libéraux qui ne sont pas toujours employés selon leur statut, mais plutôt comme des “super ASV”. »

Des changements vers le haut, d’autres vers le bas

« Les CHV doivent répondre à un niveau d’exigence, voire d’excellence, et il convient que l’appellation ne soit pas galvaudée », estime Didier Schmidt-Morand. Un point de vue partagé par notre confrère Jean-Yves Gauchot : « Le CHV est l’ultime maillon de la chaîne de soins, avec la capacité de recevoir des chirurgies et des urgences à tout moment, d’y répondre 24 heures sur 24, etc. »

Dans ce contexte, le CSO sera également amené à réfléchir sur la notion de personne présente : « 80 à 85 % des actes s’effectuent avant minuit et entre 6 h et 8 h pour les urgences du matin », constate Didier Schmidt-Morand. Ainsi, faudra-t-il maintenir un ASV sur place entre minuit et 6 h ou envisager l’astreinte ? En outre, l’arrêté de 2003 ne détaille pas la qualification des vétérinaires. Faut-il imposer un nombre de spécialistes au sein de l’équipe de praticiens qui travaillent dans un CHV ? « Envisager des changements, certains vers le haut, d’autres vers le bas, permettra de mieux répondre au service rendu à l’usager », conclut Marc Veilly.

• Voir en complément des extraits de l’arrêté du 4 décembre 2003 sur notre portail WK-Vet.fr, à l’adresse : http://www.wk-vet.fr/mybdd/?visu=164&article=164_3941