Le Royaume-Uni en quête de solutions

La montée progressive de la tuberculose bovine ces dernières années dans le sud de l’Angleterre et du pays de Galles pose toujours un problème majeur outre-Manche. À partir de juillet, les mesures préventives, essentiellement relatives aux restrictions de mouvements (plus de 10 % des élevages sont concernés) et aux dépistages, évolueront dans les cheptels bovins. Des programmes de contrôle de l’infection au sein de la faune sauvage, en particulier chez les blaireaux (reconnus comme réservoir majeur de la maladie), sont en cours : des campagnes de vaccination ont commencé en 2010 (500 animaux vaccinés en 2010, 600 en 2011) et 2 zones pilotes testeront un abattage sélectif cette année.

En 2009, le nombre de nouveaux foyers bovins était supérieur à 4 500. Il a augmenté en 2010, avec environ 8 nouveaux cas détectés sur 100 tests, effectués en dehors des zones de restriction. Le coût induit par chaque nouveau cas est estimé à 30 000 £. Un tiers de cette somme est à la charge des éleveurs, malgré le financement du dépistage et le remboursement des animaux en cas d’abattage.

Une corrélation négative entre douve et diagnostic de tuberculose

Des chercheurs¹ ont découvert une association négative entre l’infestation par la grande douve, Fasciola hepatica, et le diagnostic de la tuberculose par intradermotuberculination. La grande douve, en réduisant la réponse immunitaire de l’hôte (effet négatif sur les cytokines pro-inflammatoires), aurait pour conséquence la réduction de la réaction locale lors des tests cutanés. Les scientifiques estiment que le taux d’animaux atteints de tuberculose serait sous-estimé d’un tiers par rapport à une situation de non-exposition au parasite.

La fréquence de la douve au Royaume-Uni est en hausse, en partie à cause de l’évolution du climat qui favorise le développement d’hôtes intermédiaires, mais aussi en raison de changement dans l’utilisation des sols (des pratiques de drainage, en particulier). Le manque de produits antiparasitaires utilisables chez les vaches en lactation et la résistance croissante au triclabendazole sont aussi évoqués. Les données récentes estiment que la prévalence de la douve est d’environ 70 à 80 % dans le cheptel national.

Les auteurs suggèrent que l’emploi de douvicides avant de pratiquer les tests de détection de la tuberculose devrait, à court terme, augmenter l’incidence de la maladie, avec une meilleure détection des infections récentes et des animaux faiblement positifs aux tests cutanés pour, à plus long terme, en faciliter le contrôle.

• 1 Nature communications 3 n° 853 du 22/5/2012.