La LPO ouvre une antenne dans l’Hérault

Volières de rééducation, pour les oiseaux d’eau et à taquet pour les poussins, enclos à carnivores, box pour les hérissons et les écureuils, mare à cistudes, salle pour les premiers soins, infirmerie… La structure de 220 m², qui ouvre mi-mai à Villeveyrac, prend le relais du petit centre de soins tenu depuis 10 ans à Frontignan dans son garage et son jardin par un retraité bénévole. Elle devient le premier centre officiel du sud du département, le nord disposant – à Ganges–  du seul hôpital pour la faune sauvage de la région (et l’un des rares en France), créé en 2008 par une vétérinaire au sein de sa clinique. « Si nous sommes habilités à recevoir des mammifères de la taille du renard ou du blaireau, nous soignerons essentiellement des oiseaux », annonce Pierre Maigre, président de la LPO 34. L’organisme rapatrie dans ses nouveaux locaux ses 7 salariés, dont 2 soigneuses titulaires du certificat de capacité en soins sur les animaux sauvages. Côté vétérinaire, rien d’officiel. Marc Nodet, dont la clinique se trouve à 8 km du centre, a, dès la première heure, contribué aux soins avec le bénévole de Frontignan. « Les 2 soigneuses m’ont contacté il y a un an, pour me demander si j’interviendrais dans la structure, mais je n’ai jamais vu le responsable du centre », explique-t-il. Le président de l’Ordre des vétérinaires, qui a analysé le budget prévisionnel (70 000 € annuels), note également qu’« il n’y a aucune ligne pour les frais et les honoraires vétérinaires, seulement pour des médicaments (1 000 €). Dans les échanges, il n’a d’ailleurs jamais été question de rémunérer des vétérinaires ».

La place vétérinaire à consolider

Marc Nodet a déjà prévu d’intervenir bénévolement au sein de la structure en attendant une ligne de budget spécifique « en réflexion ». Mais, précise-t-il, « dans la mesure où il y a des salariés, faire du bénévolat n’est pas un objectif tenable à moyen terme. Il faudra que nos efforts soient reconnus et que les consommables, notamment, soient au moins pris en charge ». « Nous n’avons pas d’équipements de radiologie, précise le président de la LPO. Le cas échéant, nous irons chez des vétérinaires, et nous n’avons pas d’installation pour réaliser des opérations, qui seront donc plutôt tentées sur des espèces rares. Cette année, le budget vétérinaire est réduit à la portion congrue, mais nous en prévoyons un l’an prochain, même s’il n’est pas à la hauteur du service rendu. » L’Ordre, quant à lui, veillera à ce que l’absence officielle de vétérinaire dans la structure ne se traduise pas par un exercice illégal de la médecine… ou par un bénévolat de fait de praticiens.