Ne pas négliger la santé psychologique au travail

Le bien-être au travail est devenu l’une des préoccupations majeures de la population active. De leur côté, les dirigeants ne peuvent plus ignorer la question des risques psychosociaux, ni les actions de prévention à mener dans leur entreprise.

Les professions libérales soumises à de fortes contraintes peuvent être touchées par ces nouveaux risques professionnels. En France, le deuxième Plan santé au travail (2010-2014) a mis la lutte contre les risques psychosociaux parmi ses priorités. C’est pour le gouvernement une « condition du progrès économique et social ».

À une plus grande échelle, la promotion de la santé et de la sécurité au travail représente l’un des piliers de la politique de l’Union européenne. De nombreux textes de loi communautaires, destinés à améliorer les conditions de travail dans les États membres, ont été élaborés en ce sens. L’objectif est de sensibiliser les parties prenantes aux conséquences sur la performance et la compétitivité des entreprises.

Une progression à venir du stress au travail

Mais même bien informées, celles-ci peuvent mieux faire. Le dernier sondage mené par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha) entre octobre 2011 et janvier 2012 dans 36 pays d’Europe pointe ainsi une future progression du stress au travail. 8 Européens actifs sur 10 s’attendent à une hausse de cette maladie professionnelle au cours des 5 prochaines années. Et au moins la moitié d’entre eux pensent qu’il s’agira d’une augmentation importante. Les personnes interrogées en France partagent globalement cet avis (voir encadré). Ce qui n’est pas le cas de la Norvège, le pays sondé le moins inquiet.

À l’échelle de chaque organisation, il importe donc d’établir des actions de prévention et des méthodes de production adaptées : pour mieux appréhender l’évolution du monde professionnel et pour déceler ces nouveaux risques.

La bonne méthode pour mesurer le stress

Le cabinet de conseil Stimulus, expert dans le domaine du stress en entreprise, s’est penché sur la pertinence des indicateurs et de la conduite des évaluations en termes de performances économiques et individuelles. Pour Patrick Légeron, psychiatre et directeur général de ce cabinet, « ne pas avoir d’indicateurs dans sa société sur ce nouveau risque psychosocial, c’est faire du stress un sujet de second ordre ». Une entreprise doit donc se doter d’un plan d’action. La première étape est de démontrer que cette souffrance au travail est un vrai sujet. Ensuite, il est nécessaire de sensibiliser les individus pour obtenir un consensus entre les divers partenaires de l’entreprise (direction, syndicats, services de santé au travail, etc.) « pour avoir au moins un début d’acceptation du phénomène. Cette démarche permettra de mesurer scientifiquement le stress », fait valoir le cabinet de conseil. Puis il convient de repérer les personnes en difficulté ou en souffrance dans l’entreprise. Enfin, une compréhension fine des sources de stress au travail est utile pour agir de façon efficace. L’objectif d’un dirigeant est alors de ne plus avoir peur d’aborder cette problématique afin de prendre les choses en mains.