3 écoliers sur 10 exposés à un air pollué en classe

Une étude¹ menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pointe du doigt la pollution de l’air des salles de classe et estime que ce phénomène suffirait à expliquer l’augmentation des symptômes allergiques et respiratoires observés chez les enfants.

Isabella Annesi-Maesano de l’équipe Epar (épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires) et ses collègues de l’Inserm ont étudié, sur plusieurs années, la qualité de l’air à l’intérieur des 401 salles de classe de 108 écoles primaires dans 6 villes différentes (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims). Les résultats montrent que 3 écoliers sur 10 étudient dans des environne- ments particulièrement pollués et sont exposés à des niveaux de polluants atmosphériques supérieurs aux valeurs seuils recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Des particules fines, du dioxyde d’azote et des aldéhydes

Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que cette exposition à des polluants est directement associée à l’augmentation des cas de rhinite et d’asthme. Les écoliers ont tous subi, en parallèle, des tests cutanés à 11 allergènes communs, des tests d’effort (asthme) et leurs parents ont dû répondre à un questionnaire sur leurs habitudes de vie.

Ainsi, les enfants (population à risque de développer des allergies), qui passent 80 % de leur temps scolaire enfermés dans les salles de classe, respirent, d’après les analyses réalisées par les chercheurs, des concentrations importantes de particules fines, de dioxyde d’azote et d’aldéhydes provenant directement, pour certaines, de la circulation automobile et, pour d’autres, de la combustion de cheminées, de poêles à chauffer, de produits d’entretien ou de traitements contre certains insectes.

D’après les conclusions de l’étude, un effort particulier doit être consenti pour améliorer considérablement l’air des salles de classe. Des contrôles de la qualité de l’air pourraient être rendus obligatoires dans chaque établissement d’ici à 2015 afin de réduire l’exposition des plus jeunes aux polluants.

• 1 Isabella Annesi-Maesano, Marion Hulin, François Lavaud, Chantal Raherison, Christine Kopferschmitt, Frederic de Blay, Denis André Charpin, Caillaud Denis. Poor air quality in classrooms related to asthma and rhinitis in primary schoolchildren of the French 6 Cities Study. Thorax, mars 2012.