Que vous inspire le DU de pharmacie vétérinaire ? - La Semaine Vétérinaire n° 1492 du 20/04/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1492 du 20/04/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Des outils pour répondre à des questions basiques

Lionel Zenner, enseignant-chercheur à VetAgro Sup (Lyon).

À la demande des pharmaciens, l’université de Lyon a confié à VetAgro Sup et à la faculté de pharmacie le soin de réactiver le diplôme universitaire de pharmacie vétérinaire. Auparavant, cette formation était assurée par la faculté de pharmacie. Aujourd’hui, 80 % des intervenants viennent de VetAgro Sup. Les pharmaciens délivrent des médicaments vétérinaires. Ce diplôme vise donc à les aider à le faire de manière correcte et optimale. Enseignants, nous cherchons à répondre à des besoins en relation avec nos missions, pas à celles du marché. Nos cours n’ont pas pour but d’augmenter le chiffre d’affaires des pharmaciens, mais se placent dans un strict respect des droits et devoirs de nos 2 professions.

Les rôles respectifs du vétérinaire et du pharmacien ont été clarifiés par le décret 2007-596 d’avril 2007. Mais la législation est complexe. Elle constitue ainsi le premier quart de la formation qui, au total, dure environ 120 heures, étalées sur 3 semaines séparées. Elle traite aussi pour 25 % des animaux de rente, 25 % des carnivores domestiques, et autant pour le reste (NAC, homéopathie, etc.). Nous fournissons aux pharmaciens des outils pour répondre à des questions basiques et pour rediriger, le cas échéant, leur client vers son vétérinaire.

Nos structures de proximité ont besoin du médicament

Jacques Manière, praticien mixte à Decize (Nièvre).

Les pharmaciens sont des ayants droit. On ne peut leur reprocher d’améliorer leurs connaissances ! Pour autant, ils feraient bien de se concentrer sur leur cœur de métier, le médicament humain. Une enquête d’une association de consommateurs a récemment prouvé qu’ils délivraient sans sourciller des médicaments incompatibles, contre-indiqués au regard de la maladie du patient, etc. C’est assez alarmant et nous rappelle l’expérience du petit lapin du SNVEL avec son amoxycilline à dose létale… Si le but est d’améliorer le niveau des connaissances techniques des pharmaciens, pourquoi pas. S’il s’agit de former des affairistes en médicament vétérinaire, non ! Nous sommes suffisamment pourvus et les dégâts sont assez considérables.

Nous assurons un service, aussi bien en canine qu’en rurale, dont on nous répète tous les jours qu’il est plus performant qu’en humaine, sans parler de la veille sanitaire ! Et j’ajoute, sans coût ni déficit pour la société… Mais pour cela, nos structures de proximité ont besoin du médicament pour survivre. Certes, vu les déficits de la Sécurité sociale, les pharmaciens ont du souci à se faire. Mais des économies sont possibles, au niveau du déconditionnement, d’une meilleure gestion de l’automédication, etc. Qu’ils privilégient, eux aussi, la qualité du service ! Ils seront moins à la merci de la grande distribution.

Il faut revenir au métier

Félix Héjazy, praticien canin à Metz (Moselle).

La création de ce DU pour les pharmaciens est une bonne chose. Compte tenu de leur formation, ils sont les mieux placés pour vendre du médicament. Leur compétence en pharmacologie et pharmacodynamie est bien plus poussée que chez les vétérinaires. Nous ne sommes pas des commerçants. Notre métier, c’est la médecine et la chirurgie. Je le rappelle même à tous mes clients dans mon cabinet, en affichant : « Ici, on parle de médecine et de chirurgie. » Je ne vends pas les aliments ni les médicaments en automédication. Je ne délivre le médicament que sous réserve de suivre le traitement de l’animal. Je n’entends pas participer à cette erreur de l’antibiorésistance, parce que les éleveurs procèdent eux-mêmes à l’automédication.

La situation actuelle ne me convient pas. Le problème est global. Il y a pléthore de vétérinaires ; nous étions 6 à Metz quand je me suis installé, nous sommes 16 aujourd’hui ! La part de gâteau diminue et chacun essaie donc de développer ses activités commerciales pour survivre. D’autre part, les laboratoires, avec les marges arrière, incitent à vendre, tandis que nous avons une obligation de moyens, ce qui nous pousse à investir toujours davantage. Il faut revenir au métier, avec la suppression de la TVA, le découplage prescription-délivrance, le regroupement et l’augmentation du prix de l’acte, pour que le vétérinaire soit correctement rémunéré pour sa mission et ses réelles compétences.

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