La mouche Apocephalus borealis, un nouveau danger pour l’abeille ? - La Semaine Vétérinaire n° 1491 du 13/04/2012 Echec de la connexion : Too many connections
La Semaine Vétérinaire n° 1491 du 13/04/2012

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/ABEILLES

Auteur(s) : MARC-EDOUARD COLIN*, NICOLAS VIDAL-NAQUET**

Fonctions :
*(Sup-Agro-Montpellier)
**(DIE apiculture-pathologie apicole)

Usuellement un parasite des bourdons, Apocephalus borealis a été récemment mis en évidence chez des abeilles. Selon une étude américaine de Andrew Core et coll., publiée le 3 janvier 2012 sur PLosOne1, ce diptère de la famille des Phorides peut parasiter les abeilles domestiques et être à l’origine de mortalités.

OBSERVATIONS RECUEILLIES

L’infestation d’une ruche commence lorsqu’une mouche se pose sur une abeille puis dépose ses œufs dans son abdomen, grâce à un organe d’oviposition, en 2 à 4 secondes. Une fois infectées par ce parasite, les abeilles abandonnent leurs ruches le soir pour se rassembler près de sources de lumière. Le plus souvent, elles meurent à l’endroit où elles se sont arrêtées, en se recroquevillant parfois avant de mourir. 7 jours après la mort de l’abeille, en moyenne 13 larves d’Apocephalus borealis sortent de son corps.

DISCUSSION

L’étude citée rapporte que Apocephalus borealis peut être le vecteur d’agents pathogènes. Elle est plutôt alarmiste, comme souvent lors de nouvelles découvertes ou redécouvertes en ces temps tourmentés pour la filière apicole.

En effet, la relation entre les abeilles autrefois appelées mouches à miel et mouches parasites ne date pas d’hier !

L’ordre des diptères comporte de nombreuses familles qui possèdent des espèces prédatrices et parasites d’araignées et d’insectes, voire de mammifères. Les troubles occasionnés par le développement des larves de mouche dans un organisme vivant sont décrits sous le terme de “myase”. Les abeilles n’ont jamais été épargnées par ces mouches et ont ainsi pu être affectées par des myases dont l’issue est la mort.

Le terme “myase des abeilles” doit être pris au sens large puisque les abeilles domestiques ne sont pas les seules concernées. Les bourdons et les abeilles solitaires sont également touchés. Dans son ouvrage sur les ennemis des abeilles (domestiques) publié en 1939, Toumanoff cite 2 familles de mouches responsables de myases : les Tachinides et les Phorides.

La femelle de la mouche Rondanioestrus apivorus (Tachinide) dépose ses larves dans l’abdomen des abeilles ouvrières vivantes. La larve, au dernier stade, sort activement de l’abeille agonisante et s’enfouit dans le sol pour y passer sa nymphose et éclore au stade adulte. La durée de la nymphose dépend de la température. Cette mouche, découverte en Afrique du Sud sur les abeilles, « n’apparaît pas comme un parasite très dangereux ».

La “mouche bossue”, ou Phora incrassata (Phoride), pond dans les larves d’abeilles avant l’operculation. Quand la larve de mouche atteint le dernier stade, elle mesure 4 mm de long et sort activement de l’alvéole operculée pour tomber sur le plancher de la ruche où elle effectue sa nymphose.

Cette myase, régulièrement signalée en France, en Europe et en Asie (sur Apis cerana), est traitée par de simples nettoyages des planchers.

Des cas de myases plus graves ont occasionné des mortalités de colonies dans certains ruchers ukrainiens, entre 1935 et 1955 (Boiko, 1967). La mouche Senotainia tricuspis (famille des Sarcophagides) pond sur les abeilles adultes et sa larve pénètre activement dans le corps de l’abeille pour aller se développer dans le thorax. Les abeilles, incapables de voler, quittent la ruche et meurent dans les champs. Les larves quittent les cadavres et s’enterrent pour la nymphose. Grâce à une observation minutieuse du comportement de la mouche, Boiko a réalisé des pièges efficaces. Cette myase est aussi signalée dans d’autres pays européens, dont la France.

Ainsi, les parasitoses des abeilles par les diptères ne sont pas nouvelles. Les abeilles vivent avec depuis longtemps…

  • 1 Core A, Runckel C, Ivers J, Quock C, Siapno T, et coll. 2012. A new threat to honey bees, the parasitic Phorid fly Apocephalus borealis. PLoS ONE7(1): e29639.doi :10.1371/journal.pone.0029639

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