Quelle est votre vision de l’exercice dans 10 ans ? - La Semaine Vétérinaire n° 1489 du 30/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1489 du 30/03/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL

Nous serons davantage architectes que pompiers !

Didier Pellet,praticien à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Nous sommes dans une période de transition. La directive “services” a ouvert la profession à davantage de communication. Dans 10 ans, notre profession ressemblera au système britannique, avec des structures principales comprenant un plateau technique, qui fonctionnera avec des satellites. Ces derniers apporteront un service de proximité à la clientèle, tout en référant les cas complexes à la structure principale. Mieux vaut se préparer à se structurer ainsi, sans tomber dans le low cost. La France pratique une facturation des actes encore très timorée. L’impact de la vente sur Internet reste marginal, mais nous sommes à la merci d’une décision des pouvoirs publics qui peuvent, du jour au lendemain, nous retirer la commercialisation des médicaments. Il est donc nécessaire de valoriser les actes à leur juste valeur. D’autant que l’arrivée des nouvelles générations de vétérinaires, aux compétences accrues et qui privilégient le salariat, fera le jeu des chaînes. La profession sera mixte avec, d’une part, des salariés de chaîne qui ne voudront pas s’embêter avec la gestion d’une entreprise et, d’autre part, des structures “satellisées” dirigées par des “véto-entrepreneurs” qui pourront intéresser et recruter nos confrères spécialisés. Pour nous, cela signifie être davantage architecte que pompier !

Nous ne resterons peut-être pas vétérinaires mixtes

Christophe Mompas, praticien rural à La Pommeraye (Maine-et-Loire).

Aujourd’hui, je ne travaille pratiquement plus dans l’urgence et me concentre sur le suivi de reproduction, l’audit de traite, l’amélioration des performances du troupeau via l’analyse de l’alimentation ou du sanitaire. Cette diversification chronophage est moins rentable que l’activité vétérinaire traditionnelle, mais nécessaire pour maintenir un contact avec le terrain. C’est un moyen de vendre à la fois des services et des médicaments. Dans 10 ans, nous irons vers davantage de spécialisation. Pourra-t-on maintenir des vétérinaires à la fois ruraux et canins ? Je n’en suis pas certain. La clientèle devient de plus en plus exigeante. Les regroupements et l’augmentation de la taille des structures vétérinaires sont nécessaires. Cette année, nous avons rejoint un GIE avec 2 cliniques de taille similaire. Outre une économie sur les approvisionnements en médicaments, cela permet de développer des services basiques et une activité de conseil spécialisé en élevage. Nous en sommes à un stade embryonnaire sur l’alimentation, mais la récupération des données d’élevage nous rend déjà plus performants. Notre diversification sera à l’image de ce que l’on voit dans d’autres cabinets d’activité libérale. Pour moi, l’étape de demain consistera sûrement à travailler avec des personnes qui possèdent d’autres compétences que la médecine animale.

Il faut neutraliser le prix du médicament

Frédéric Arzur, praticien mixte à Landivisiau (Finistère).

Dans 10 ans, il faudra avoir réussi à éduquer les éleveurs et à sortir du carcan professionnel qui repose en grande partie sur la vente de médicaments. Je me suis installé en 2004. Depuis, le nombre d’éleveurs et de visites a énormément diminué. Tout en maintenant les actes d’urgence, je développe une activité de conseil. S’ils sont demandeurs d’accompagnement, les éleveurs ne sont pas prêts à payer pour cela. Pour eux, le conseil vaut “zéro”. Cela impose beaucoup de pédagogie et d’explications, quand d’autres, comme les groupements, proposent de pseudo-services subventionnés par les conseils général et régional. L’arrivée de jeunes vétérinaires modifie un peu les règles. Cette génération n’a plus la volonté de faire des “usines à lait”. Les perspectives sont bonnes pour ceux qui sont actifs. Qu’en sera-t-il du médicament dans 10 ans ? Nous ne savons pas. Je suis partisan d’avoir un tarif fixe défini par l’État, comme le fait la Sécurité sociale. Le médicament est un simple outil. En neutralisant son prix, la qualité technique reviendra au premier plan et la consommation de médicament diminuera chez les éleveurs. Pour cela, il faudra faire bouger les lignes dans la profession. Une réelle volonté politique des pouvoirs publics et de la profession agricole sera indispensable. Ce sont des décisions difficiles à prendre. Mais, sans cela, il sera difficile de mettre de l’ordre dans la maison.

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