Une excellente année 2011… tout en trompe-l’œil - La Semaine Vétérinaire n° 1488 du 23/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1488 du 23/03/2012

+ 6,5 % pour le marché vétérinaire

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Auteur(s) : ÉRIC VANDAËLE

Vaccins contre la fièvre catarrhale ovine, antipuces, remises arrière, augmentation des tarifs, etc., expliquent une hausse exceptionnelle du marché de 6,5 %.

L’année 2011, euphorique ? Sans doute pas. Pourtant, les chiffres clés du marché “vétérinaire” 2011 (médicaments, nutraceutiques, produits d’hygiène et petfood) qui viennent d’être diffusés par l’Association interprofessionnelle d’études du médicament vétérinaire (AIEMV) peuvent le laisser croire.

La progression 2011 atteint un niveau record : + 6,5 % hors petfood, + 6,4 % avec. Pour la première fois, le petfood, à + 5,9 %, augmente un peu moins vite que le marché. De multiples raisons expliquent cette conjoncture, au-delà des lancements de nouveaux produits…

D’abord, les ventes des vaccins FCO, estimées à 20 millions d’euros en 2011, sont pour la première fois intégrées aux chiffres de l’AIEMV. Cela explique la quasi-totalité de la forte progression des vaccins (+ 9,86 %, soit + 25,3 millions), et déjà 2 points de la croissance globale.

Les antipuces et les vaccins FCO tirent le marché vers le haut

L’élevage bovin, qu’il soit laitier ou allaitant, n’était pas en crise l’an passé, contrairement aux années précédentes. Le secteur des ruminants croît même un peu plus (+ 6,8 %) que le marché global, en y incluant aussi l’effet lié à l’intégration des vaccins FCO. En revanche, les marchés des porcs et des volailles régressent légèrement (voir tableau 2). Mais les plus fortes hausses sont observées sur le marché des animaux de compagnie (+ 8,6 %), surtout celui des antiparasitaires externes (APE) : + 20 %. La montée des APE, + 14,2 % toutes espèces confondues, compense 3 années consécutives de baisse (– 12 %) après, certes, une année 2007 record à + 20,2 %. De même, les endectocides progressent fortement (+ 9,9 %) après avoir chuté pendant 2 ans (– 8 %).

Enfin, les ventes d’antibiotiques stagnent à 2,04 %, tout juste au niveau de l’inflation.

Le petit marché équin ne joue pas à saute-mouton : depuis 5 ans, il continue à monter sagement sur un rythme annuel compris entre 6 et 8 % (+ 7,3 % en 2011).

GIE, remises arrière et hausse des tarifs…

2011 est aussi l’année de la forte croissance des GIE. Cela a certainement joué sur les chiffres de l’AIEMV. D’abord parce que les remises acquises par ces GIE ne sont pas déduites par l’AIEMV. Ensuite parce que les sommes élevées qui sont versées aux ayants droit sur les classes thérapeutiques les plus disputées peuvent conduire des industriels à augmenter leurs tarifs au-delà de l’inflation (+ 2,1 % en 2011). Enfin, ces remises arrière sont conditionnées à la réalisation d’objectifs constatés en fin d’année. Pour les atteindre, les GIE en retard ont donc aussi dû augmenter leurs achats de fin d’année pour respecter leurs engagements. Ce phénomène d’achats en fin d’année a encore pu être amplifié par l’annonce du gouvernement, début novembre, d’une interdiction rapide — dès le début de 2012 — des contrats de coopération commerciale. Ce n’est que vers la mi-décembre que le ministre de l’Agriculture a annoncé un report de cette interdiction au 1er janvier 2013. Le projet de décret correspondant serait d’ailleurs en cours de dépôt au Conseil d’État.

La vraie-fausse répartition par ayant droit

Les chiffres de l’AIEMV sur la répartition par ayant droit doivent être interprétés avec beaucoup de prudence. En 2011, la perte d’un de ses adhérents a conduit à réduire fortement la part du marché des pharmaciens à environ 5 %. Or, à l’inverse, l’AIEMV constate une progression des ventes de 7,15 % en faveur des pharmaciens ! Le périmètre de l’AIEMV, centré sur l’ayant droit vétérinaire, favorise toujours les performances du circuit vétérinaire par rapport aux groupements et aux pharmaciens. Ainsi, selon l’AIEMV, le vétérinaire cumule près de 80 % des ventes (petfood inclus), les pharmaciens seulement 5 % et les groupements 16 %. À partir de ces données, mais en les corrigeant par d’autres sources, notamment en y intégrant les ventes des industriels non adhérents de l’AIEMV, le vétérinaire ne représente que les deux tiers des ventes. Chez les animaux de compagnie et les équidés, les pharmaciens représentent un concurrent sérieux avec 20 à 25 % des ventes. Alors qu’en productions animales, ce sont les groupements qui cumulent près d’un tiers des ventes.

  • 1 Groupements d’intérêt économique.

L’AIEMV surestime l’ayant droit vétérinaire

Les chiffres de l’AIEMV ne correspondent pas à de “vrais” chiffres d’affaires, mais à des volumes livrés surtout aux vétérinaires, et dans une moindre mesure aux pharmaciens et aux groupements. Ces volumes sont valorisés au tarif fabricant (– 10 %). Les unités gratuites et les remises supérieures à 10 %, notamment les remises arrière, ne sont pas soustraites de ces chiffres.

Surtout, le périmètre de l’AIEMV n’est pas superposable à celui du médicament vétérinaire. Il est plus large, en y incluant de nombreux produits “sans AMM” : le petfood entre autres, mais pas seulement. Les volumes des produits nutraceutiques ou des biocides sont mélangés à ceux des médicaments.

Mais il est aussi plus restreint que celui du médicament, car il n’inclut pas les laboratoires spécialisés comme Biocanina, Thékan-Clément, Qalian, Audevard, Hippra, etc., ni les APE grand public, ni certaines gammes de prémélanges médicamenteux.

Les chiffres de l’AIEMV peuvent être considérés comme exhaustifs pour les ventes aux vétérinaires de produits avec ou sans AMM. En revanche, ils ne le sont pas du tout pour les 2 autres ayants droit, les pharmaciens et les groupements, d’où leurs parts de marché fortement sous-estimées par rapport à l’ayant droit vétérinaire.

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