Qu’attendez-vous de la certification de vétérinaire équin qualifié (VEQ) ? - La Semaine Vétérinaire n° 1485 du 02/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1485 du 02/03/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Un processus qualitatif d’évaluation de la profession

Michel Péchayre, praticien équin à Lamorlaye (Oise), membre du conseil d’administration de l’Avef et à l’origine de ce projet.

Cette certification sera une sorte de label pour les vétérinaires “spécialisés en équine” (comme disent leurs clients) qui l’obtiendront. Elle permettra aux confrères installés, compétents et reconnus, de bénéficier d’une valorisation professionnelle. Notamment ceux pour qui le diplôme de spécialiste ne figurait pas encore dans le cursus d’études. Elle ouvrira également aux jeunes vétérinaires qui ont une activité préférentielle en équine depuis 5 ans un nouvel horizon professionnel. Moyennant une formation continue appropriée et une épreuve de contrôle de compétences, chacun d’eux pourra objectivement démontrer la réalité de sa qualification équine.

Cette certification s’inscrit dans un processus qualitatif d’évaluation de la profession. Se voulant accessible, elle ressort ainsi davantage de la validation des acquis de l’expérience que du diplôme. Le projet est aujourd’hui définitivement validé, son contenu est publié et sa traduction a été présentée à la Feeva1, qui rassemble l’ensemble des associations équines européennes. Nous avons déjà des candidats potentiels. Les premiers certifiés le seront à la mi-2012 et il est possible d’imaginer que cela intéressera 200 à 300 vétérinaires en France.

Une plus grande visibilité pour le public

Jean-Marc Betsch, praticien équin à Écouché(Orne).

Nous avons tous le même diplôme vétérinaire. Nous sommes tous a priori polyvalents. Pour autant, une spécialisation évidente de la profession, même si elle a été plus tardive en France, s’est mise en place. Le problème, pour ceux qui ont une pratique soit presque exclusivement spécialisée par discipline au sein d’une même espèce ou simplement une spécialisation par espèce, est qu’il est difficile pour eux d’accéder à une spécialisation de type universitaire. Le cursus alterné, quand il est possible, n’est pas toujours compatible avec la pratique quotidienne. Aussi existe-il un besoin de reconnaissance pour ces confrères et de visibilité pour le public. Chacun peut s’interroger sur ce que fait son vétérinaire. Fait-il uniquement de l’équine ou occasionnellement ? Est-il spécialisé ? Si oui, dans quelle discipline ?

Il devenait nécessaire de créer un niveau intermédiaire entre le généraliste qui ne fait que 10 % d’équine et l’interniste qui fait 100 % de médecine interne uniquement des équidés. Un niveau de compétences orienté, performant et accessible, via la formation continue et les acquis de l’expérience. La spécificité de l’activité équine réside, à la sortie des écoles vétérinaires, dans un savoir équivalent mais un savoir-faire un cran au-dessous de celui de la médecine des petits animaux. On acquiert beaucoup sur le terrain. Pour le client, cette certification rendra plus visible cette expérience.

Une certification sans valeur et source de contraintes

Ludovic Macault, praticien équin à Louvigné (Mayenne).

Notre clinique équine comprend 5 vétérinaires et nos journées sont bien remplies. Parallèlement, nous suivons régulièrement des formations : à l’Avef, aux Journées de Roissy, au GTV, à Genève de temps en temps, etc. Cela représente environ 1 semaine par an, pour chacun de nous. Et nous avons tous une famille, avec des enfants. Aussi, cette certification qui consiste, d’après ce que j’en sais, à être évalué par une commission de spécialistes, avec, en particulier, une présentation de cas cliniques, etc., représente un travail supplémentaire. Quand le faire ? De plus, je ne suis pas convaincu de son utilité. La reconnaissance de nos clients ne se fait-elle pas d’après nos compétences non pas supposées mais réelles, celles qu’ils auront eu le loisir de vérifier concrètement ?

Notre diplôme est, à mes yeux, le seul qui vaille. Ensuite, le DESV ou le diplôme européen peuvent consacrer de vrais spécialistes. Cette certification m’apparaît donc sans valeur et surtout comme une source de contraintes. De bons généralistes qui font de l’équine ne pourront même pas l’avoir. Le public finira par ne plus y comprendre grand-chose. Pourquoi ne pas certifier les vétérinaires canins (VCQ), félins (VFQ), bovins (VBQ), porcins (VPQ) ?

  • 1 Federation of European Equine Veterinary Associations.

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