Que pensez-vous de la TVA sociale proposée par le gouvernement ? - La Semaine Vétérinaire n° 1482 du 10/02/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1482 du 10/02/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Chacun verra midi à sa porte

Louis-Marie Desmaizières, praticien équin à Grenade (Haute-Garonne), membre de l’association Ergone.

Pour l’entreprise, notamment une clinique vétérinaire, la mise en place d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sociale est une bonne chose. Comme elle affecte une partie du produit de la TVA au financement de la protection sociale, il en résulte une diminution des charges sociales patronales. Son impact, si elle est mise en place, sera-t-il mesurable à l’échelle nationale sur la baisse des prix, la revalorisation des salaires ou l’augmentation des investissements ? Pas sûr, car chacun gérera cette économie à discrétion. On a bien vu récemment que, dans la restauration, la baisse substantielle de la TVA n’a pas produit tous les effets escomptés !

Alors où placer le curseur, dans la gestion de cette baisse du coût du travail ? Du côté des salaires, sans doute. Pour la baisse du coût des services, il faut savoir qui est le client final. Il ne sera pas le même en canine (essentiellement des particuliers), en équine (mi-particuliers, mi-professionnels) ou en rurale (80 % de professionnels). Les professionnels récupèrent la TVA. Aussi, qu’elle augmente ou non sera transparent pour eux. Mais les particuliers paient l’addition. Et pour les clients canins, elle risque d’être plus lourde. Utilisera-t-on cette baisse des charges pour diminuer les coûts et proposer aux clients une facture TTC sans augmentation ? Chacun verra midi à sa porte.

Ne faut-il pas, d’abord, mieux gérer l’existant ?

Jean-Michel Mainguene, praticien canin à Montauban (Tarn-et-Garonne), membre du Germ.

Sur le principe, je ne suis pas contre la TVA sociale. Je vais utiliser une comparaison. Nous roulons quasiment tous en voiture, nous utilisons les routes. Or ces routes, il faut les construire, les entretenir. Il est normal que chacun participe à l’effort national pour la gestion du réseau routier. Donc, plus généralement, de mettre à contribution l’ensemble des consommateurs et pas seulement les salariés. Pour autant, nous n’avons aujourd’hui que des interrogations au sujet de cette TVA. Quelle sera sa réalité ? Comment cela se traduira-t-il pour les entreprises ? Que feront-elles des baisses de charges ? Attendons de voir plus précisément ce qui nous sera proposé.

Son objectif, en revanche, on l’approuve : diminuer le coût du travail en France. Mais cela ne serait-il pas envisageable, déjà, en rétablissant un peu plus d’équité dans les contributions de chacun ? En commençant par les élus, dont le système de rémunération ou de retraite, par exemple, est bien plus avantageux que celui de leurs concitoyens !

Chaque privilège coûte à la société ; il trouve toujours sa traduction par un impôt quelconque qui frappe le particulier et l’entreprise. Ne conviendrait-il pas d’abord de mieux gérer l’existant ? C’est l’affaire de tous…

La bonne stratégie, c’est de créer des emplois

Pierre-Marie Cadot, praticien mixte à Rouen et Boos (Seine-Maritime), membre fondateur et trésorier de l’association Ergone.

La TVA sociale fait l’objet d’innombrables commentaires, mais aujourd’hui, nous ignorons toujours si elle sera mise en place et selon quelles modalités. Nous verrons bien. La profession vétérinaire a toujours su s’adapter. Nous l’avons fait lorsque la TVA a été créée et nous le faisons en permanence puisque notre environnement professionnel évolue constamment. Au sein de l’association Ergone, nous avons l’habitude d’échanger entre praticiens pour affronter les problématiques d’entreprise auxquelles nous sommes confrontés.

Si demain nous bénéficions d’un allégement de charges, qu’en ferons-nous La bonne stratégie, pour moi, c’est de créer des emplois. Si nous voulons étendre la palette des services proposés, il nous faut renforcer le back office afin de libérer les forces vives en contact avec les clients. Les services proposés seront ainsi mieux assurés et la clientèle percevra alors une vraie valeur du travail de l’ensemble de la structure vétérinaire. Ensuite, tout dépendra de ce qui nous sera proposé. Une forte augmentation de la TVA pourrait nous conduire, non à baisser le prix de nos actes, ce à quoi je ne suis pas favorable, mais à ne répercuter qu’une partie de l’augmentation des produits délivrés. En margeant moins. Rien n’est exclu. Nous aviserons.

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