Des semaines à rallonge pour la majorité des vétonautes

Quel professionnel libéral n’a pas fait l’expérience des semaines à rallonge ? Nos confrères ne connaissent effectivement pas les 35 heures ! Comme chez de nombreux professionnels libéraux, ce phénomène n’est pas nouveau. Sans surprise, une enquête socio-économique, lancée à l’automne 2006 auprès des chefs d’entreprise libérale par l’Union nationale des professions libérales (Unapl), met en évidence que leur temps de travail est élevé. 68 % travaillaient plus de 41 heu­res par semaine, dont la moitié plus de 55 heures. 2 ans plus tard (enquête One-Pl de juillet 2008), un nombre accru de professionnels (71 %), à l’œuvre plus de 41 heures hebdomadaires, est noté. L’One-Pl relaie également le fait que le temps de travail masculin est plus élevé que le féminin, ainsi que l’a confirmé une enquête de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV) au sein de notre profession. Toutefois, il convient de prendre en compte le temps partiel, notamment chez les femmes, pour commenter avec pertinence cet écart au niveau du temps de travail.

En 2008, la tendance se confirme néanmoins chez les professionnels libéraux avec une activité féminine plus longue : 26 % travaillent plus de 55 heures selon l’enquête One-Pl versus 20 % en 2006. La part des femmes qui travaillent entre 41 et 55 heures a également augmenté (33 % versus 42 %). Par ailleurs, le temps de travail dépend de la profession du libéral : les professionnels de santé se trouvent dans les tran­ches les plus élevées. Dans les tranches hautes, 37 % d’entre eux sont à plus de 55 heures de travail. Ceux qui passent sous la barre des 40 heures sont plutôt les professions de conseil.

Dans notre sondage, en ce début 2012, les vétérinaires sont encore plus impactés, avec 70,6 % d’entre eux qui dépassent les 41 heures de travail par semaine. Un tiers sont à plus de 55 heures. Certains ont même déclaré 54 heures, voire 75 heures ! « C’est une moyenne, car le travail est très irrégulier, en canine (sans rendez-vous) comme en rurale », témoigne un confrère. Quant aux conséquences souvent citées par les professionnels libéraux, 58 % considèrent qu’ils manquent de temps à consacrer à la formation professionnelle et 53 % à leur vie familiale (un taux qui s’élève à 63 % chez les médecins).