Hélène Besson « Apprécier à la fois les contacts avec les animaux et avec les humains » - La Semaine Vétérinaire n° 1479 du 20/01/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1479 du 20/01/2012

ENTRETIENS

Dossier

Vous exercez en clientèle mixte depuis 2007. Qu’est-ce que vous appréciez dans ce mode d’exercice ?

Travailler dans une clientèle mixte (nous faisons 65 % de rurale) me permet d’avoir une activité variée. C’est souvent la polyvalence de notre métier que nous apprécions, et elle est particulièrement importante en mixte. Le contact avec les éleveurs est différent de celui que nous avons avec les propriétaires d’animaux de compagnie : nous soignons et nous veil­lons sur leur outil de travail. Il y a donc, à mes yeux, une plus grande pression : si nous commettons une erreur, elle aura pour les clients de rurale une conséquence économique. Je ressens l’importance toute particulière de mon travail.

Quelles sont, selon vous, les qualités nécessaires pour être une bonne ASV en clientèle mixte ? Comme pour toutes les ASV, il importe d’apprécier à la fois les contacts avec les animaux et avec les humains. Nous jouons un rôle d’intermédiaire entre les vétérinaires et les clients, et nous devons absorber la pression des uns et des autres pour ne pas la reporter, ce qui n’est pas facile tous les jours ! Il faut aussi acquérir des connaissances relatives à la pathologie des animaux d’élevage, peu développée lors de notre formation. J’ai eu la chance d’effectuer mon contrat de formation en alternance chez un employeur pédagogue qui m’a beaucoup appris.

Avez-vous constaté une modification du comportement de vos clients éleveurs depuis les débuts de votre exercice ?

Oui, le secteur agricole est en crise. La moindre dépense compte pour ces clients. Avant, nous étions davantage appelés pour des interventions de prévention. Aujourd’hui, nous intervenons plus sur des affections avancées. Lorsque les éleveurs nous appellent, nous devons souvent envoyer des vétérinaires en urgence, il nous faut jongler avec les plannings, mais cette pression me plaît.

Que pensez-vous de l’image qu’a la clientèle en général de l’auxiliaire vétérinaire ?

Nous sommes souvent considérées comme des secrétaires, au mieux comme des aides-soignantes. Il est dommage que nous n’ayons pas une formation qui nous permette de jouer davantage le rôle d’infirmière. Si le vétérinaire pouvait nous déléguer plus d’actes, cela lui ferait gagner beaucoup de temps !

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