Effets de l’infestation par Cooperia punctata chez les jeunes bovins - La Semaine Vétérinaire n° 1479 du 20/01/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1479 du 20/01/2012

Formation

LU POUR VOUS

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU

CONTEXTE

Aux États-Unis, Cooperia spp. est devenu le nématode prévalent chez les bovins.

Les effets d’une mono-infestation par Cooperia punctata ont été évalués1 chez 200 jeunes bœufs de 208,6 kg en moyenne. Ils sont tous déparasités préalablement à l’étude, puis la moitié d’entre eux sont infestés artificiellement par Cooperia punctata. L’utilisation d’un système de cages informatisées permet de suivre l’évolution du poids et de l’appétit de chaque animal individuellement. Pendant 60 jours, les animaux sont engraissés, leurs poids notés. Ils sont ensuite de nouveau traités par un antiparasitaire (soit benzimidazole, soit lactone macrocyclique).

RÉSULTATS

Les œufs du parasite sont retrouvés dans les fèces 14 jours après l’infestation, comme dans les conditions naturelles.

Les animaux parasités affichent un gain moyen quotidien plus faible que les déparasités (1,36 kg versus 1,47 kg) et consomment moins de matière sèche (p = 0,02 pour les 2 variables). À 60 jours, 98 % des parasites retrouvés chez les animaux infestés sont des Cooperia punctata. Aucun parasite n’est mis en évidence chez les individus témoins (ceux non infestés après le vermifuge). À 74 jours, l’efficacité du traitement par le benzimidazole est de 98 %, versus 8,8 % pour la lactone macrocyclique.

DISCUSSION

La résistance de Cooperia spp aux lactones macrocycliques est décrite pour la première fois en Nouvelle-Zélande, avant d’être confirmée ailleurs dans le monde (Europe, États-Unis). L’utilisation fréquente de ces molécules fait de Cooperia spp. un parasite majoritaire chez les bovins outre-Atlantique et, de plus en plus souvent, il est le seul mis en évidence. En 2008, le système de monitoring de la santé animale américain a d’ailleurs montré une résistance apparente de Cooperia aux formulations topiques de lactones macrocycliques. Réputé peu ou moyennement pathogène, ce parasite est de plus en plus fréquent et peut donc entraîner des conséquences sur la croissance des jeunes bovins.

  • 1 Bert E. Stromberg et coll. : « Cooperia punctata: effect on cattle productivity? », Veterinary Parasitology, 183 (2012), 284-291.

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